Boeing, freiné par ses sous-traitants, reporte encore le programme du 787

 
 
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Un Boeing 787 est dévoilé à Everett, dans l’état de Washington, le 11 décembre 2007 (Photo : Tangi Quemener)

[16/01/2008 20:03:37] WASHINGTON (AFP) Freinés par les retards de ses nombreux sous-traitants, le constructeur aéronautique américain Boeing a décidé de retarder à juin le premier vol de son nouveau modèle d’avion civil, le 787 Dreamliner, et de reporter les premières livraisons à début 2009.

Ce report retardera l’ensemble du calendrier de livraisons, avec le risque de pénalités de retard, a reconnu Boeing mercredi, un jour qui aurait du être faste pour lui, puisque le grand rival européen Airbus a reconnu avoir été devancé par le groupe américain en terme de commandes l’an dernier.

“Nous sommes en train d’examiner la situation, mais nous ne serons pas en mesure de livrer les 109 appareils prévus pour la fin 2009”, a indiqué le président de la division avion commerciaux, Scott Carson, lors d’une conférence téléphonique.

“Nous sommes en train d’essayer de déterminer le nouveau nombre de modèles (qui sera livré en 2009), de fixer un nouveau calendrier de livraison avec nos clients et aussi d’examiner cette question des pénalités”, a précisé à l’AFP Yvonne Leach, une porte-parole du groupe.

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Un Boeing 787 est dévoilé à Everett, dans l’état de Washington, le 8 juillet 2007 (Photo : Tangi Quemener)

Le 787, qui se veut particulèrement économique à l’usage, est un très grand succès commercial, puisque l’appareil a été acheté à 817 exemplaires depuis son lancement commercial, en 2004.

Le calendrier de construction de ce biréacteur, qui avait déjà 6 mois de retard sur le calendrier initial, a été retardé par les lenteurs de livraison de ses très nombreux sous-traitants, a expliqué le groupe.

Boeing a reporté le premier vol de trois mois, “autour de la fin du deuxième trimestre 2008” au lieu de mars, et les premières livraisons, qui devaient débuter à la fin de l’année, sont désormais prévues “au début 2009”.

“Le groupe ne s’attend pas à ce que l’impact (de cette décision) sur les perspectives de bénéfices 2008 soit significatif”, a-t-il ajouté, en promettant plus de précisions le 30 janvier, jour de la parution de ses résultats trimestriels.

“La conception fondamentale et les technologies du 787 demeurent solides”, a assuré Scott Carson. “Toutefois, nous continuons d’être gênés par des problèmes de démarrage dans nos usines et au sein de notre chaîne de fournisseurs au sens large”, a-t-il ajouté.

Il a expliqué qu’il ne manquait plus que 27 pièces à l’avion inaugural pour être complet, et qu’il le serait lundi.

Le 787 est assemblé aux Etats-Unis à partir de milliers de composants provenant de différents pays. Les sous-traitants fabriquent des pièces aussi importantes que les ailes et une partie du fuselage.

En octobre, le groupe avait déjà décidé de reporter les premières livraisons de mai à fin 2008, et le premier vol à mars 2008 au lieu d’août 2007. Il avait aussi remplacé son responsable de production.

La plupart des analystes estimaient mercredi que de nouveaux retards ne pouvaient être exclus, et l’agence Fitch a abaissé la perspective d’évolution de la notation du groupe à “stable”, au lieu de “positive”, car ces délais “réduisent les prévisions de croissance”, selon l’agence.

Son rival Airbus, commentant ce retard, s’est gardé de tout triomphalisme, rappelant qu’Airbus lui aussi était passé par là avec son A380.

“Cela montre à quel point il est complexe de construire un avion. Je ne crois pas que cela donne un quelconque avantage à Airbus”, a déclaré son patron Thomas Enders, lors d’une conférence de presse à Toulouse (France).

 16/01/2008 20:03:37 – © 2008 AFP