Budget Général de l’Etat 2008 : L’arbitrage des contraintes

Budget Général de l’Etat 2008 : L’arbitrage des contraintes

Par Abou Sarra

Le budget général de l’Etat
pour l’exercice 2008 sera débattu au Parlement à compter de samedi 24
novembre 2007.

 

Le budget du prochain exercice
porte le sceau de plusieurs contraintes, pour la plupart exogènes :
poursuite de la flambée du cours mondial du pétrole, accroissement des prix
des produits de base (céréales et huiles végétales subventionnées),
parachèvement du processus de démantèlement tarifaire avec l’Union
européenne, réduction des droits de douane avec d’autres pays…

 

Compte tenu de l’ensemble de ces
contraintes, les estimations du budget général de l’Etat pour 2008 sont
calculées sur la base de plusieurs scénarios dont un prix du baril de
pétrole de l’ordre de 75 dollars, le maintien du taux de change du dollar
dans la limite de 1,320 dinar, le maintien au niveau actuel des prix des
céréales et des huiles végétales compensées la poursuite de la subvention
«exceptionnelle» des hydrocarbures dans la limite de 400 millions de dinars
et celle des produits de base à hauteur de 700 millions de dinars.

 

Le montant de ce budget s’élève à
15 milliards de dinars environ contre 14,460 milliards de dinars en 2007,
soit une hausse de 540 millions de dinars (+1,8%). Ce budget représente
31,6% du PIB.

 

Le budget de 2008 sera financé
à hauteur de 11,764 milliards de dinars par des ressources propres et de
3,578 milliards de dinars par des emprunts.

 

Les ressources propres seront
générées dans une proportion de 10,028 milliards de dinars par les
ressources fiscales et de 1,736 milliard de dinars par des ressources non
fiscales. Ces dernières recettes seront assurées par les privatisations, les
revenus du pétrole et la redevance sur le gaz. Ces estimations devraient se
traduire, en 2008, par un taux de pression fiscale de l’ordre de 20,7%.

 

Quant aux emprunts, ils seront
mobilisés dans la limite de 1100 millions de dinars sous forme d’aides et
d’emprunts publics, de 642,9 millions de dinars par des crédits financiers
et acheteurs privés et le reste par des emprunts intérieurs.

 

Le budget de l’Etat servira à
financer les dépenses de l’Etat.
Ces dépenses sont réparties entre les
dépenses de gestion (8,525 milliards de dinars), les dépenses de
développement (3,244 milliards de dinars) et le remboursement de la dette
publique (3.910 millions de dinars).

 

Les dépenses de gestion sont
réparties entre les dépenses des salaires (5,780 milliards de dinars, soit
67,8% du total) et les dépenses de recrutement. La priorité sera accordée
aux recrutements dans les secteurs de l’éducation, la formation et
l’enseignement supérieur, la santé, la jeunesse et le sport. Sur un total de
12000 recrutements prévus, 8000 profiteront à ces secteurs.

 

Concernant les dépenses de
développement, le budget général de l’Etat en affecte 56% aux activités
économiques. Il prévoit une enveloppe «exceptionnelle» de 400 millions de
dinars destinée à atténuer l’impact de l’augmentation du prix des
hydrocarbures sur les agents économiques et 700 millions de dinars pour
subventionner les produits de base.