Rapport World Economic Forum – Inégalité hommes-femmes : les pays nordiques les mieux classés

Rapport World Economic Forum – Inégalité hommes-femmes : les pays nordiques
les mieux classés

Des progrès ont été réalisés dans le monde entier pour réduire le
clivage existant entre les sexes dans les secteurs de l’économie, de la
politique et de l’éducation, ce qui n’est pas le cas dans le domaine de la
santé, où l’écart se creuse.

Une fois de plus, quatre pays nordiques – La Suède (1re), la Norvège
(2e), la Finlande (3e) et l’Islande
(4e) arrivent en tête du classement
de l’indice sur l’inégalité entre les sexes (Gender Gap Index) publié
aujourd’hui par le World Economic Forum, ce qui signifie qu’ils affichent
les plus faibles disparités. Tous les pays figurant parmi les 20 meilleurs
ont réalisé des progrès par rapport à l’année dernière, certains plus que
d’autres. C’est la Lettonie (13e) et la Lituanie (14e) qui
enregistrent la plus belle remontée en gagnant respectivement six et sept
places, grâce aux améliorations opérées en matière de taux d’activité et de
salaires.

Suite à une performance en demi-teinte l’année dernière, les Etats-Unis
(31e)
ont perdu six places au classement par rapport à 2006: si leur
résultat en matière d’influence politique s’est amélioré, il a toutefois été
contrebalancé par un creusement de l’écart hommes-femmes en terme de
participation économique. La Suisse (40e), pour sa part, a reculé de
12 places sur la même période. Ce recul s’explique par une modification du
calcul des revenus du travail estimés des femmes et des hommes introduit par
le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD): sur cette
nouvelle base, le ratio entre les revenus des femmes et des hommes s’est
aujourd’hui détérioré (0.61 en 2007 contre 0.9 en 2006). Les scores de la
Suisse (je ne comprend je mettrai : comparés à toutes les autres variables
ne changent pas dans l’ensemble. La France (51e) demeure l’un des
rares pays à être numéro un à la fois dans le domaine de l’éducation et
celui de la santé, et a fait d’énormes progrès en se hissant de la 70e place
en 2006 à la 51e place en 2007. Cette prouesse est due à une amélioration du
ratio entre les taux d’activité des femmes et des hommes ainsi qu’à la
disponibilité de nouvelles données sur l’accession des femmes à des emplois
qualifiés. Les calculs, qui reposent sur ces nouvelles données, montrent que
la part des femmes parmi les travailleurs intellectuels et techniques de
même que parmi les législateurs, les hauts fonctionnaires et les managers a
augmenté. Dans les derniers rangs, des pays tels que la Tunisie (102e),
la Turquie (121e) et le Maroc (122e) ont non seulement perdu
des places dans le classement relatif mais ont également enregistré une
baisse de leurs résultats par rapport à l’année dernière. En revanche, la
Corée (97e)
, les Emirats Arabes Unis (105e) et l’Arabie
Saoudite (124e)
progressent de manière encourageante en 2007.

Les résultats de l’indice sur l’inégalité entre les sexes correspondent à la
réduction de l’écart existant entre les femmes et les hommes exprimé en
pourcentage. Si l’on considère les moyennes des sous-indices pour 115 pays
en 2006 et 2007, on observe que des progrès ont été réalisés dans le monde
entier et que l’écart entre les sexes par rapport à la valeur idéale de 100%
est passé de 91,55% à 91,60% en matière d’éducation, de 14,07% à 14,15% dans
le domaine de l’influence politique et de 55,78% à 57,30% en terme de
participation économique. Concernant la santé en revanche, le clivage s’est
accentué, avec un recul de 96,25% à 95,81%.

«Le Global Gender Gap Report permet de quantifier les défis à relever: il
montre que le pays le mieux placé a diminué d’un peu plus de 80% son clivage
entre les sexes, tandis que ce chiffre dépasse à peine les 45% pour le pays
fermant la marche. En offrant un cadre compréhensible visant à évaluer et à
comparer les écarts existant entre les sexes dans le monde et en indiquant
les pays qui, quel que soit le niveau général de ressources dont ils
disposent, sont des exemples en matière de répartition équitable des
ressources entre femmes et hommes, nous espérons que ce rapport servira de
catalyseur pour une plus grande prise de conscience ainsi que pour un
renforcement des échanges entre les dirigeants politiques», a expliqué
Saadia Zahidi, responsable du Women Leaders Programme du World Economic
Forum.
Le Global Gender Gap Report 2007 a été élaboré selon une nouvelle
méthodologie utilisée pour la première fois l’année dernière et comprend des
profils détaillés qui fournissent des informations sur les aspects
économiques, légaux et sociaux des écarts entre hommes et femmes observés
dans chaque pays. Le rapport mesure l’ampleur de ce clivage dans quatre
domaines fondamentaux de l’inégalité entre les sexes:

1) la participation et les opportunités économiques: résultats sur
les salaires, les niveaux de participation et l’accès à des emplois
hautement qualifiés
2) le niveau d’éducation: résultats relatifs à l’accès à
l’enseignement de base et supérieur
3) l’influence politique: résultats sur la représentation au sein des
structures décisionnaires
4) la santé et la survie: résultats relatifs à l’espérance de vie et
au ratio hommes-femmes «Le Global Gender Gap Report du World Economic Forum
constitue un cadre permettant de rendre compte de l’ampleur des disparités
existant entre les sexes dans le monde entier et d’observer leur évolution
dans le temps.

Alors que les responsables politiques et les chefs d’entreprises tentent de
trouver une solution au manque de travailleurs talentueux, il devient de
plus en plus urgent de réduire l’écart entre les sexes et d’exploiter le
savoir-faire à la fois des hommes et des femmes. Au World Economic Forum,
nous privilégions une approche regroupant les différentes parties prenantes
pour relever ce défi qui transcende la plupart des cultures, des industries
et des catégories de revenus du monde», a expliqué Klaus Schwab, fondateur
et président du World Economic Forum.

Le rapport est issu de la collaboration entre Ricardo Hausmann, directeur du
centre pour le développement international de l’Université de Harvard, Laura
Tyson, professeur de gestion d’entreprise et d’économie à l’Université de
Californie, Berkeley, et Saadia Zahidi. «L’indice évalue les pays sur la
manière dont ils répartissent leurs ressources et leurs opportunités entre
hommes et femmes, quel que soit le niveau de ces ressources et de ces
opportunités. Toutefois, il ne pénalise pas les pays présentant un faible
niveau général d’éducation, mais plutôt ceux dans lesquels la distribution
de l’éducation n’est pas équitable entre les sexes», a déclaré Ricardo
Hausmann.

Le rapport indique qu’il existe un lien entre le clivage hommes-femmes et la
performance économique des pays.

«Notre travail montre une forte corrélation entre compétitivité et résultats
en termes d’écart entre les sexes. Bien que l’on ne puisse établir
clairement de rapport de causalité, le lien observé repose sur des bases
théoriques possibles élémentaires: les pays qui ne tirent pas pleinement
parti de la moitié de leurs ressources humaines courent le risque de
fragiliser leur potentiel de compétitivité. Nous espérons d’une part mettre
en valeur les avantages économiques que procure l’autonomisation des femmes
et, d’autre part, promouvoir l’égalité comme un droit humain fondamental», a
ajouté Laura Tyson.

Le World Economic Forum ne cesse d’étendre la couverture géographique du
rapport. Avec 128 pays évalués au total, l’édition 2007 fournit des
informations sur le clivage hommes-femmes existant chez plus de 90% de la
population mondiale. Le rapport 2007 a intégré plusieurs nouveaux pays:
l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Belize, la Biélorussie, Cuba, les Maldives, le
Mozambique, Oman, le Qatar, le Suriname, la Syrie, la Tadjikistan et le
Vietnam.

Il couvre par ailleurs tous les pays de l’Union européenne ainsi que les
candidats à l’adhésion, 23 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, 23 pays
d’Afrique subsaharienne, plus de 20 pays d’Asie et 15 pays du Moyen-Orient
et d’Afrique du Nord. Parmi les 14 variables utilisées pour calculer
l’indice, 13 proviennent de données brutes accessibles au grand public
collectées par des organisations internationales telles que l’Organisation
Internationale du Travail, le Programme des Nations Unies pour le
Développement et l’Organisation mondiale de la Santé.
 

(Source : Rapport du Forum
Economique Mondial)