Bruit et rage de gagner aux championnats du monde des jeux vidéo

 
 
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L’équipe de jeu vidéo taiwanaise joue contre celle de la Belgique, le 4 octobre 2007 à Seattle (Photo : Melanie Conner)

[06/10/2007 10:25:58] SEATTLE (AFP) Les hurlements des moteurs et les pulsations des armes automatiques résonnent dans un stade de Seattle (Washington, nord-ouest) où se mesurent 700 “athlètes” venus tenter de rafler les titres de champions du monde des jeux vidéo.

Les “World Cyber Games”, qui se tiennent chaque année depuis 2001, sont aux jeux vidéo ce que les jeux Olympiques sont à l’athlétisme, le rendez-vous à ne pas manquer pour ces as de la manette, originaires de 74 pays et déjà sélectionnés lors de compétitions régionales.

Transformé en temple des loisirs numériques, le stade Qwest au centre-ville de Seattle grouille d’une foule jeune et nonchalante. Apparence trompeuse, car les enjeux sont énormes. Les joueurs de ces sports électroniques se battent pour des médailles d’or, la gloire dans leur pays et un demi-million de dollars de prix.

Douze titres sont à prendre, sur des simulateurs de football, des jeux de rôle comme “Warcraft III” ou encore “Counter-strike”, un populaire “Shoot’em up”, ces jeux en vue subjective où il faut tuer des ennemis avec toutes sortes d’armes à feu.

A 19 ans, l’Allemand Nicholas Timmerman en est déjà à ses quatrièmes “Olympiades électroniques”, et dit ne pas s’inquiéter outre-mesure de la concurrence sur “Need for Speed”, un jeu de simulation de conduite automobile: “ils sont tous nuls”, affirme-t-il tranquillement.

De son côté, le Néerlandais Ken Hartson et ses amis ont voyagé pendant 18 heures pour arriver à Seattle, où ils défendent l’honneur national des “gamers” sous la bannière de l’équipe “Experience”.

“Le phénomène des jeux vidéo n’est pas aussi important dans mon pays” qu’ici, explique-t-il à l’AFP. “Chez moi, ils pensent que (les joueurs) sont stupides. Mais ce n’est pas le cas dans d’autres pays. En Corée (du sud), les joueurs sont traités comme des stars, des stades sont baptisés du nom de jeux vidéo et certains joueurs reçoivent des salaires à six chiffres”, dit-il.

Pour l’Américain Geoff Robinson, seul régional de l’étape, la compétition est aussi l’occasion de montrer à ses parents “ce que je fais depuis dix ans dans la cave”, c’est à dire jouer au jeu vidéo “Starcraft”.

Les World Cyber Games cultivent l’analogie avec les vrais jeux Olympiques, allant jusqu’à organiser une cérémonie d’ouverture lors de laquelle les “e-athlètes” défilent en portant les drapeaux de leurs pays.

Certains joueurs se drapent même dans leurs emblèmes nationaux pendant les tournois, lorsqu’ils tapent frénétiquement sur leurs claviers ou les boutons de leurs manettes, ou crient dans leurs micros des ordres à leurs coéquipiers en réseau.

Les World Cyber Games, qui ferment leurs portes dimanche après quatre jours de compétition, se tiennent pour la deuxième fois aux Etats-Unis, après San Francisco en 2004. Les autres éditions s’étaient déroulées en Corée du Sud. L’édition 2008 est prévue à Cologne (Allemagne).

 06/10/2007 10:25:58 – © 2007 AFP