L’ETAP sur le marché financier international : la Tunisie recourt pour la première fois au «project finance»

L’ETAP sur le marché financier international : la Tunisie recourt pour la
première fois au «project finance»

A l’occasion de la sortie de l’Entreprise Tunisienne d’Activités
Pétrolières (ETAP) sur le marché international pour lever 400 millions de
dollars, destinés à financer sa part (50%) de l’investissement dans la
joint-venture appelée à développer et à exploiter le champ gazier Asdrubal,
la Tunisie va expérimenter pour la première une méthode de financement de
projets qu’elle ne connaissait pas jusqu’ici : le «project finance».

Le «project finance» -ou financement de projet- combine divers financements
en vue d’investissements de grande envergure. Et il se distingue d’autres
méthodes de financement principalement par le fait –essentiel- que le risque
est supporté non pas par l’entreprise qui a recourt au «project finance»,
mais par le projet auquel ces fonds sont destinés. C’est-à-dire, en
l’occurrence, par la nouvelle structure que British Gas et l’ETAP vont créer
pour prendre en charge le développement et l’exploitation d’Asdrubal, et
qu’on appelle, dans le jargon financier, «Special Purpose Vehicle». De même,
les banques qui vont financer l’opération seront rémunérées essentiellement
par les cash flows générés par le projet lui-même.

D’ailleurs, c’est là l’une des consignes données par les pouvoirs publics à
l’ETAP et qui a amené au choix de cette formule : sauvegarder le bilan de
l’entreprise et ne pas l’alourdir par de l’endettement –afin de préserver sa
capacité à solliciter de nouveau le marché international en vue de financer
l’activité à l’international qu’elle a reçu pour consigne de développer.

Mais les experts ayant planché sur ce dossier ont également eu deux autres
consignes : ne pas aggraver l’endettement du pays et préserver ses réserves
de change.


M.M.