Les maladies nosocomiales (suite et fin)

Les maladies nosocomiales (suite et fin)

Par Ibtissem

ch220907200.jpgSi dans les 2 premiers articles nous avons écrit, d’abord l’art de
jongler avec les indices, et dans le deuxième la manière avec laquelle
l’administration se donne des bâtons pour les mettre dans ses roues.
Maintenant, nous allons parler d’un élément qu’on ne mesure pas ou presque
et qui cause bien des dégâts dans les économies de nos pays : la vitesse de
circulation de l’argent et ce indépendamment de son débit.

Il est reconnu que le débit ou le volume d’argent n’a jamais été un élément
de développement –et les exemples pullulent sur la planète-, mais plus il
circule vite et plus il crée des richesses et cette circulation se fait en
général dans 2 sens, verticalement et horizontalement. Et quand le système
économique s’auto-freine en créant ses propres obstacles, l’économie se
grippe et rien ne va plus.
Afin de décrire mes propos, je vais comparer cette circulation de l’argent
dans le système économique à celle de l’eau dans le milieu naturel : quand
il pleut, on parle de richesse, quand l’eau ruisselle un peu trop, on parle
de dégâts et elle peut aller très loin, en Suisse par exemple –et quand elle
se stocke dans la nappe ou dans les barrages qui jouent le rôle du Trésor où
des banques les transfèrent dans les réseaux créés par l’homme la récupère
pour la réinjecter dans le circuit économique …

C’est là où intervient la notion de vitesse ! Car entre l’instant où
l’argent est arrivé dans un endroit donné et le moment où il est utilisé, il
y a une autre maladie interne au système qui se développe et dont les effets
pernicieux se font sentir à moyen terme : l’inflation. Imaginez que l’on
décide de construire un bâtiment et que, entre le moment où on prend cette
décision et le moment où l’entrepreneur qui l’a construit, il se passe plus
de 3 années –durée moyenne dans notre système – l’argent perçu a perdu de sa
vitalité plus de 7% et l’entrepreneur a ainsi perdu 7% de ses moyens … Or
une enquête sommaire auprès des entreprises montrent qu’en moyenne pour
celles qui sont les plus saines, environ 6 à 12 mois de chiffre d’affaires
traînent dans les circuits de règlement et personne de profite de cette
situation : ni les banques qui ne sont pas là pour facturer des frais, ni
l’entrepreneur qui attend et ne peut progresser, ni l’Etat qui veut
améliorer le quotidien de son peuple.

Si on décide de gagner un mois de retard de paiement par année budgétaire,
en 10 ans on passera du stade de pays émergeant au stade de pays qui vole
vers d’autres cieux plus sereins …