Du code de la route

Par : Autres

Du code de la route

Je voudrais apporter ma contribution à votre forum
de discussions concernant le respect du code de la route et l’incivilité au
volant et vos idées auxquelles j’adhère totalement. J’ai été étonné d’une
réflexion faite par un invité responsable et averti sur ce sujet, sur les
ondes d’une chaîne radio locale. D’après cet invité, le Tunisien serait
parmi les conducteurs les plus normaux voire parmi les meilleurs. Ce qui m’a
encore plus étonné, c’est que son argumentation là-dessus était
convaincante, sans diplomatie, ni langue de bois. En cas de retrait de
permis, oubli de papiers ou toutes situations similaires, le conducteur
tunisien devient exemplaire. Il sait l’être sous la contrainte. Ceci est
encore plus accentué quand l’environnement lui est inconnu, loin de ses
repères habituels, en déplacement loin de son fief ou à l’étranger. Ceci est
même le cas de certains Tunisiens vivant à l’étranger qui se comportent
normalement dans leur pays d’accueil et paradoxalement sans aucun respect du
code de la route en Tunisie.

Le Tunisien cultive particulièrement «la peur du gendarme» : Par ex. Un
automobiliste à un feu rouge devant les rails du métro ou du train, se
hasarde à traverser quand même malgré le danger mortel. Il ne le fera pas en
présence d’un agent de la circulation. La peur de la sanction est-elle plus
forte que la peur du danger et de la mort ? Le Tunisien cultive «le sens du
territoire» : Par ex. Un automobiliste se comporte d’une façon indisciplinée
dans son fief, son village, sa ville, son quartier, son trajet quotidien,
etc. Il ne le fera pas loin de ses bases où il perd ses arguments, ses
repères, ses passe-droits et ses pistons.

Le cas des conducteurs de taxi louages s’y applique aussi puisque tout leur
trajet fait partie de leur quotidien, même si géographiquement les distances
diffèrent. Les solutions en général à cette question d’indiscipline et
d’incivilité au volant sont de plus en plus difficiles à mettre en œuvre vu
l’ancrage de ce comportement dans le quotidien du Tunisien. L’exemple du
parent conduisant sa voiture avec son bébé sur les genoux est très
significatif. Aux USA une star de la chanson a été poursuivie par la police,
la presse et même en justice par une association pour un agissement pareil
et a failli se faire retirer la garde de son bébé. Cependant certaines
solutions ont été testées dans d’autres pays avec succès. La mise en place
de brigades mobiles banalisées en voiture ou en motocyclettes dans le flux
quotidien des voitures avec transmission d’information à distance aux agents
des brigades fixes. Le changement fréquent des positions des points de
contrôle (radars, etc.). Ceci permettra de généraliser «la peur du gendarme»
et favorisera l’autocontrôle. Le renforcement des sanctions financières avec
des mises en applications très rapides. Actuellement un PV suite à un
constat par radar pour dépassement de vitesse autorisée peut être sanctionné
dans un délai de deux à trois ans.
L’effet de dissuasion auprès des automobilistes se trouve ainsi perdu
entre-temps. La question du respect du code de la route ne se résoudra pas
par des campagnes ponctuelles, mais par un travail de longue haleine et
surtout au quotidien. Tout mort dans un accident de la route est un mort de
trop.
Mohamed Escheikh


Réaction à l’article :
Les pouvoirs publics et les accidents de la route

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