Le prix du pétrole reste installé à un cheveu des 80 dollars

 
 
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Courtiers au New York Mercantile Exchange le 12 septembre 2007 (Photo : Chris Hondros)

[13/09/2007 11:01:25] LONDRES (AFP) Le prix du baril de brut restait posté jeudi à un cheveu des 80 dollars, au lendemain du record absolu touché à New York, le marché estimant tardive et trop timide la décision de l’Opep d’ouvrir les robinets, au vu de l’état critique des stocks mondiaux avant l’hiver.

Vers 10H30 GMT, le prix d’un baril de “light sweet crude” échangé à New York pour livraison en octobre reculait de 16 cents, à 79,75 dollars. Mercredi, il avait inscrit un nouveau record historique en grimpant jusqu’à 80,18 dollars en séance.

A la même heure, le prix du baril de Brent de la mer du Nord refluait de 37 cents à 77,32 dollars, à Londres.

L’Opep, qui représente près de 40% de la production mondiale d’or noir, a annoncé mardi qu’elle pomperait, à partir du 1er novembre, 500.000 barils par jour de plus qu’elle ne le fait actuellement.

Plutôt surprenante – car le marché s’attendait depuis plusieurs semaines à ce que le cartel maintienne inchangés ses niveaux de production – la nouvelle a dans un premier temps été bien accueillie par le marché. Mais après avoir pesé la situation, les opérateurs ont finalement estimé que la décision du cartel n’aurait qu’une portée symbolique et ne suffirait pas à résoudre les tensions liées à la fonte des stocks à la fin de l’année.

L’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui représente les intérêts des pays consommateurs, estime que le niveau de production requis de la part du cartel est de 32,4 millions de barils par jour, contre 30,4 mbj en moyenne actuellement.

D’autre part, la décision de l’Opep intervient tard: les 500.000 barils supplémentaires seront pompés à compter du 1er novembre et n’arriveront à destination qu’à la fin de l’hiver.

Dans ce contexte, l’annonce mercredi d’une nouvelle baisse des réserves de brut américaines a servi de catalyseur aux craintes du marché.

“Les prix du brut sont montés en flèche mercredi après la publication d’un rapport très haussier sur les réserves de brut américaines, qui a montré une chute bien plus grande que prévu des stocks de brut”, ont commenté les analystes de PVM Oil Associates.

Le rapport du département américain de l’énergie (DoE) a en effet révélé une baisse prononcée des stocks de brut aux Etats-Unis, de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 septembre. Ces réserves sont en baisse de 9% par rapport à leur niveau de fin juin.

A ce contexte de fortes tensions vient s’ajouter la formation de la tempête tropicale Humberto. Devenue un cyclone de force 1 (la plus faible sur une échelle qui en compte cinq), elle a touché jeudi matin les côtes du Texas avec des vents de 135 kilomètres/heure, selon le Centre national des cyclones américain. Le marché craint que se répète le scénario catastrophique de l’été 2005, lorsque les ouragans Katrina et Rita avaient ravagé les installations pétrolières de la région.

Enfin les cours sont soutenus par la présence de fonds d’investissement qui comptent profiter de nouveaux records. Olivier Jakob, directeur du cabinet Petromatrix, considère même que l’envolée des prix observée en ce moment est d’abord “de nature financière”.

 13/09/2007 11:01:25 – © 2007 AFP