Enquête sur les dépenses et consommation des ménages : les conclusions

Enquête sur les dépenses et consommation des ménages : les conclusions


Par Abou Sarra

dep200280707.jpgLes résultats de l’enquête nationale sur
les dépenses, la consommation et le niveau de vie des ménages 2005, menée
tous les cinq ans à le veille du démarrage des plans de développement
(actuellement le XI ème (2007-2011) viennent d’être rendus publics.

Le ministre du développement et de la coopération internationale,
M. Mohamed Nouri Jouini, les a présentés à la presse, mardi 24 juillet 2007,
à Tunis.

En gros, l’enquête, qui a touché un échantillon de 13400 familles
représentant toutes les catégories professionnelles et sociales, a révélé
dans son ensemble une amélioration nette des conditions de vie du tunisien
et un meilleur accès aux services essentiels (santé, éducation,
administration, transport, communication…). En voici les principales
conclusions.

Les dépenses moyennes d’une famille (4 membres) s’élèvent à 8211 dinars par
an contre 1820 dinars par individu et par an. Les dépenses du tunisien ont
augmenté, au cours de la période 2000-2005, de 6,5% aux prix courants.

Par régions économiques, les régions de l’est du pays (celles du littoral)
dépensent plus que celles de l’ouest du pays. La région du grand Tunis se
démarque par la moyenne de dépense la plus élevée par individu (2390
dinars). Elle est suivie par la région du centre – est (2084 dinars) et le
sud est (1827 dinars). Les régions de l’ouest consomment toujours moins. La
moyenne annuelle de dépense par individu est estimée à 1466 dinars pour le
sud ouest, 1416 dinars pour le nord ouest et 1138 dinars pour le centre
ouest.

Les régions du sud-est et du centre ouest ont enregistré, durant la période
2000-2005, les dépenses moyennes les plus élevées par individu, soit en
augmentation, respectivement de 10,7% et de 7,6%, par rapport à l’enquête de
2000. La région du centre ouest (Kasserine, Sidi Bouzid et Kairouan )
demeure la plus pauvre du pays.

La structure des dépenses révèle la boulimie du tunisien qui consacre à
l’alimentation 34% du totale de ses dépenses. Ce poste est suivi par le
logement avec une part de 22,8%, le transport (10,7%), santé (10,3%),
habillement (8,8%), culture et loisirs (5,8%) et éducation (5,3%).

Le poste de la communication s’est bien comporté avec l’avènement du
portable au cours de cette période (2000-2005). La part de l’utilisation du
portable est passée, au cours de cette période, de 1,1% à 3,7%, soit un taux
d’augmentation annuelle de 34,9%.

La répartition de la population (10 millions d’habitants) selon les dépenses
annuelles des différentes catégories montre que 747 mille tunisiens
dépensent plus de 4000 dinars, 1501 mille entre 2250 dinars et 4000 dinars,
2038 mille entre 1510 dinars et 2250 dinars, 2640 mille entre 955 dinars et
1510 dinars, 1956 mille entre 585 dinars et 955 dinars, 777 mille tunisiens
entre 400 dinars et 585 dinars. Les plus pauvres au nombre de 376 mille
dépensent moins de 400 dinars.

Le taux de pauvreté calculé en termes monétaires (les pauvres qui vivent
avec moins de deux dollars par jour) est passé de 4,2% en 2000 à 3,8%. Le
nombre des pauvres a reculé de 183 mille passant de 559 mille en 1995 à 399
mille en 2000 et à 376 mille en 2005, et ce, en dépit d’une augmentation du
nombre de la population d’un million d’habitants.

En clair, après 50 ans d’indépendance, sur une population de 10 millions
d’habitants, la Tunisie compte 376 mille pauvres.

La classe moyenne, fierté du modèle de développement tunisien, s’est élargie
et a renforcé son positionnement dans la structure de la population du pays
qui a augmenté de 2000 à 2005 de 500 mille habitants.

Cette catégorie dont les dépenses varient entre 585 dinars et 4000 dinars,
représente, à compter de 2005, 81,1% du total de la population, soit une
progression de 3,5% par rapport à l’an 2000.