Parmalat : le fondateur renvoyé en justice

 
 
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Le fondateur de Parmalat Calisto Tanzi au Tribunal de Milan, le 11 avril 2006 (Photo : Paco Serinelli)

[25/07/2007 19:00:40] ROME (AFP) Le fondateur du groupe agroalimentaire italien Parmalat, Calisto Tanzi, été renvoyé en justice pour banqueroute frauduleuse mercredi dans le cadre de l’enquête sur le krach du géant de l’agroalimentaire, un des plus gros scandales financiers en Europe, ont annoncé les médias.

Le juge des enquêtes préliminaires de Parme (centre de l’Italie) a également renvoyé en justice 22 autres inculpés, parmi lesquels l’ex-directeur financier de Parmalat, Fausto Tonna, Giovanni Tanzi, frère de Calisto ainsi que d’autres responsables.

Vingt-trois autres personnes ont été renvoyées en justice pour des affaires gravitant autour du scandale Parmalat, notamment celle de Parmatour, le pôle tourisme de la famille Tanzi.

Le magistrat ayant décidé ces renvois en justice a également reconnu un dommage moral d’environ 40 millions d’euros subi pour les quelque 35.000 épargnants qui se sont constitués partie civile, selon leur avocat cité par l’agence Ansa.

Le procès de Parme constitue un des deux volets judiciaires concernant le krach de ce géant de l’agroalimentaire italien qui a laissé un trou de plus de 14 milliards d’euros dans les caisses du groupe et englouti les économies de 135.000 épargnants italiens.

Le second volet, dans lequel les dirigeants du groupe sont également poursuivis, vise plusieurs grandes banques étrangères (Citigroup, Morgan Stanley, Bank of America, UBS et Deutsche Bank), toutes accusées de manipulation des cours de Bourse et doit s’ouvrir le 22 janvier 2008 devant le tribunal pénal de Milan.

Calisto Tanzi fait l’objet de poursuites également à Milan mais il n’a toujours pas été condamné, près de quatre ans après le krach de son groupe.

Fausto Tonna en revanche a déjà écopé d’une peine de deux ans et demi de prison dans le cadre du procès milanais en vertu d’une procédure négociée.

La procédure judiciaire en Italie prévoit plusieurs modalités de condamnations: peine négociée, procédure abrégée ou procédure longue.

Dans la procédure judiciaire en cours à Parme et qui concernait plus de 60 inculpés – membres de l’ancien conseil d’administration, commissaires aux comptes et autres responsables financiers – une quinzaine (bien une quinzaine, ndlr) de prévenus ont obtenu une peine négociée ou ont été condamnés selon la procédure abrégée.

Neuf autres personnes ont été acquittées.

En revanche, le juge aux enquêtes préliminaires a refusé à Calisto Tanzi le bénéfice de la peine négociée. Le fondateur de Parmalat souhaitait obtenir cinq ans de prison alors qu’il encourt trois fois plus selon la procédure longue.

Le magistrat a estimé que Calisto Tanzi ainsi que son ancien directeur financier constituaient le “noyau dur” des malversations qui ont conduit à la banqueroute le groupe agroalimentaire. Les chefs d’inculpation sont banqueroute frauduleuse, faux bilan, associations de malfaiteurs et communication de fausses informations.

Parmalat employait 36.000 personnes dans 30 pays du monde entier avant que n’éclate le scandale en décembre 2003.

 25/07/2007 19:00:40 – © 2007 AFP