Japon : les usines Toyota redémarrent après le séisme, 55.000 voitures en retard

 
 
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Le PDG de Toyota Katsuaki Watanabe, le 23 juillet 2007 à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[23/07/2007 10:20:41] TOKYO (AFP) Le constructeur automobile nippon Toyota a annoncé lundi la reprise partielle de sa production au Japon, arrêtée depuis jeudi à cause du violent séisme du 16 juillet, et a calculé que cette interruption allait entraîner un retard de livraison pour 55.000 véhicules.

“Nous avons décidé de redémarrer la production le 24 juillet dans certaines chaînes de montage”, qui faisaient face à une pénurie de pièces détachées, a déclaré lors d’une conférence de presse le PDG de Toyota, Katsuaki Watanabe.

Sur les 28 usines arrêtées depuis jeudi soir, 12 recommenceront à fonctionner mardi. Le moment du redémarrage des autres unités sera décidé ultérieurement, a précisé une porte-parole du groupe.

L’arrêt de la production avait entraîné jusqu’à lundi des retards de livraison pour 46.000 véhicules, dont 60% destinés à l’exportation et 40% au marché japonais, a expliqué M. Watanabe, précisant que les retards devraient affecter au total quelque 55.000 véhicules.

Toyota et les autres constructeurs automobiles japonais subissent une pénurie de pièces détachées en raison de la défaillance de l’équipementier automobile Riken, dont la principale usine a été endommagée par le violent tremblement de terre du 16 juillet dans la région de Niigata. Riken fournit 70% des joints d’étanchéité utilisés par l’industrie automobile nippone et près de 50% des segments de piston pour moteurs.

Sa principale usine est située à Kashiwazaki (centre), la ville la plus durement frappée par le tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter qui a fait 10 morts et plus de 1.000 blessés le 16 juillet.

Riken a annoncé lundi la reprise partielle de sa production, interrompue depuis une semaine. Les constructeurs automobiles nippons ont dépêché sur place quelque 700 employés pour aider à la remise en état de l’usine.

Toyota, numéro un mondial de l’automobile devant l’américain General Motors au premier semestre 2007, a arrêté dès jeudi soir la totalité de ses usines japonaises. Ses concurrents Honda, Nissan, Mitsubishi Motors, Mazda, Suzuki et Subaru ont eux aussi réduit ou suspendu leur production.

Honda a annoncé le redémarrage mardi de son usine d’assemblage de Saitama, près de Tokyo, et de son usine de motos de Hamamatsu (centre). Mais il va dans le même temps suspendre la production de son usine d’assemblage de Yokkaichi (centre) et de son usine de moteurs de Kumamoto (sud-ouest).

Nissan a pour sa part confirmé que l’activité devrait reprendre mercredi dans ses six usines touchées par le chômage technique.

Le séisme a mis en lumière la dépendance des groupes japonais à l’égard d’un petit nombre de fournisseurs, ainsi que les limites du système dit du “juste à temps”, qui consiste à réduire les stocks au minimum afin de réduire les coûts.

Le patron de Toyota a toutefois expliqué que, dans le cas des segments de piston, il était difficile de diversifier les sources d’approvisionnement. Très peu d’entreprises dans le monde produisent aujourd’hui ce type de pièce, qui requiert une technologie extrêmement complexe.

Dans les premières phases de conception d’une voiture, “il est très important que les pièces s’ajustent parfaitement au moteur. Nous demandons donc à l’équipementier de participer très tôt au développement. Il serait difficile de demander à cet équipementier de transférer ses technologies vers un autre”, a justifié M. Watanabe.

Le PDG a précisé que les problèmes actuels n’auraient pas d’impact sur les objectifs de production de Toyota pour 2007, soit 9,42 millions de véhicules.

 23/07/2007 10:20:41 – © 2007 AFP