Libye : un pétrole solidaire pour le Kenya ?

Par : Tallel

Nous avons appris de source bien informée que la Libye s’apprêterait à
vendre du pétrole au Kenya à des taux préférentiels conformément à un accord
bilatéral signé au début du mois de juin entre les responsables des deux
pays.
“Toute possibilité de faire entrer du pétrole moins cher
dans le pays est bonne”, a récemment déclaré Sumayya Hassan Athmani,
secrétaire général de la Société nationale du pétrole du Kenya. Avant
d’ajouter : “Nous sommes économiquement sur un chemin de la croissance et
nous comptons sur le pétrole pour atteindre cette croissance. Comme nous
sommes en expansion, la demande du pétrole augmentera. Environ 25% de notre
facture d’importation et 11% de notre produit intérieur brut (PIB) vont vers
l’achat du pétrole. Si nous pouvons obtenir du pétrole moins cher, cela
signifie que beaucoup d’argent peut être dégagé pour être utilisé ailleurs”

 

Des milieux de
l’industrie du pétrole indiquent que ceci permettrait au Kenya d’attribuer
le contrat pour la réalisation d’une installation pétrolière de 45 millions
de dollars américains et un projet de chargement de camions et de trains
dont la valeur se monterait à plus de 22 millions de dollars à un
investisseur lié à la Libye.

On précise tout de même
que les projets seront soumis à une enchère compétitive par des
investisseurs étrangers, mais les deux pays sont déjà entrés en discussions
au sujet des projets.
 

Par ailleurs, et selon
des informations dignes de foi, la Libye aurait également manifesté son
intérêt pour la modernisation de la raffinerie de pétrole du Kenya qui est
dépassée et mal entretenue, laquelle modernisation est estimée à 322
millions de dollars.
 

Selon les termes de ce
protocole d’accord, la Libye serait en mesure de fournir à hauteur de 60%
des 1,6 million de tonnes de pétrole brut dont le Kenya a besoin pour rendre
sa raffinerie économiquement viable. Au total, le pays a besoin de 2,8
millions de tonnes de pétrole brut et raffiné.

Ce que sera exactement
l’économie pour les Kenyans est incertain dans la mesure où le gouvernement
n’a pas encore rendu public le prix du pétrole qui a été réduit. Il n’y a
aucune indication permettant de savoir si les économies atteindront
réellement les consommateurs.
 

Pour le Kenya, l’arrivée
de la Libye est de nature à rendre le marché interne kényan plus compétitif.
Car, les compagnies de pétrole occidentales sont accusées d’avoir pendant
longtemps manipulé les prix du pétrole…
 

Au-delà du Kenya, et si
Kadafi se transformait en Hugo Chavez pour les pays africains non nantis de
ressources énergétiques ? Pourquoi pas !