Croissance : Le FMI optimiste pour la région du Maghreb – Moyen-Orient – Asie centrale

 

fmi2402305.jpgDans
son rapport semestriel sur la situation et perspectives économiques dans la
région Afrique du Nord – Moyen-Orient – Asie centrale,  le Fonds Monétaire
International (FMI) a qualifié de «satisfaisants» les résultats
macroéconomiques dans cette région et de «favorables» les perspectives  à
court terme. Le rapport estime que les conditions (ressources financières)
sont désormais réunies pour booster la croissance, l’investissement et
l’emploi.

Présenté, mardi à Tunis, 
pour la première fois dans un pays de la région par Amor Tahari (Tunisie),
directeur adjoint du département du Moyen-Orient – Asie centrale  au FMI, le
rapport classe les pays en trois catégories : pays pétroliers (Algérie,
Libye…), pays émergents (Tunisie, Maroc, Egypte…), et pays à faible revenu
(Mauritanie, Afghanistan…).

Evaluant la situation
économique dans cette région, le FMI relève une croissance  soutenue
supérieure (+6%) à la croissance mondiale (4,5%).

Pour le Maghreb, la
croissance a été moins élevée, depuis 2004 (une moyenne de 5%). «Cette
région peut mieux faire», a souligné M. Amor Tahari avant d’ajouter : «C’est
dans les pays à faible revenu qu’elle est la plus rapide».

Autres constats du FMI :
les réserves de change continuent d’augmenter rapidement au Maghreb, les
taux de change effectifs réels ont commencé à s’apprécier, les soldes
budgétaires se sont améliorés en 2006 (-3% pour la Tunisie), le ratio de la
dette continue son trend baissier, l’inflation s’accélère, sauf dans les
pays à faible revenu (le Maghreb a le taux d’inflation le plus faible), la
croissance du crédit au secteur privé fléchit.

Le Fonds s’est déclaré
satisfait de la tendance des pays pétroliers et des pays émergents à réduire
leur endettement public. Les premiers, en utilisant les excédents générés
par les recettes pétrolières (cas de l’Algérie) et les seconds en affectant
une partie des recettes des privatisations pour payer leurs dettes (cas de
la Tunisie et du Maroc).

Concernant les pays
pétroliers, le FMI estime que les recettes baisseront par rapport à leurs
niveaux records, mais seront suffisamment élevées pour financer les plans
d’investissement. Il relève que les excédents diminueront en grande partie à
cause de l’accroissement des importations.

Toujours à propos de ces
pays, il fait observer que l’épargne résultant des recettes pétrolières
augmentera tandis que l’excédent des comptes courants progressera plus vite
que les réserves officielles.  

Au chapitre des risques
que la région peut encourir, lors de la prochaine étape,
le rapport cite le ralentissement de la croissance mondiale, la hausse des
taux d’intérêts mondiaux avec comme conséquence la réduction des flux de
capitaux, de nouvelles rectifications de tendance sur les marchés locaux des
actifs, conflits et détérioration de la sécurité.

Au rayon des
recommandations, le FMI plaide pour la poursuite des efforts aux fins de
promouvoir la stabilité macroéconomique et financière (croissance durable,
rythme de réalisation des projets, capacité d’absorption dans les pays
pétroliers, maîtrise de l’inflation…).

Le Fonds recommande
également la mise en œuvre des réformes structurelles et institutionnelles.
Il s’agit surtout de créer le maximum d’emplois, d’améliorer la productivité
et la compétitivité et de développer les marchés financiers.

Autre réforme suggérée
par le Fonds, la promotion de l’intégration régionale et économique. «Tous
les pays de la région tireraient profit de la poursuite du développement des
institutions financières, de l’approfondissement des marchés et d’une
intégration plus poussée avec les pays voisins. La nécessité d’utiliser
efficacement les importantes ressources d’épargne de la région donne à cette
question une importance particulière. Des progrès encourageants ont été
accomplis dans plusieurs pays, notamment dans ceux du Conseil de Coopération
du golfe (CCG) et du Maghreb», conclut le rapport.