Compétitivité dans le monde arabe : Emirats Arabes Unis, Qatar, Koweït, et Bahreïn premiers de la classe, devant la Tunisie

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par quatre pays du Golfe, pour le classement des économies arabes les plus
compétitives, la Tunisie, selon un rapport du Forum de Davos, a des atouts
mais également des faiblesses auxquelles elle doit remédier.

Selon le rapport 2007 sur la compétitivité du monde arabe, élaboré par le
Forum de Davos, les Emirats Arabes Unis ont l’économie la plus compétitive
de la région. Ils sont suivis par le Qatar et le Koweït. Ces trois pays font
partie du groupe de 40 nations se trouvant au troisième et plus avancé stade
de développement et s’y classent respectivement 29ème, 32ème,
36ème et 39ème.

Le rapport explique le leadership émirati, sur le plan arabe, par «une
gestion saine de l’économie qui a contribué à stabiliser l’environnement
microéconomique et à renforcer les institutions publiques». Toutefois, le
pays a du souci à se faire en ce qui concerne «l’accomplissement éducatif»,
particulièrement au niveau du primaire et du secondaire, qui doivent être
«traités en priorité, car le manque de travailleurs éduqués pourrait mettre
en péril les efforts actuels de diversification». Et «pour les mêmes
raisons, le pays devra accroître ses efforts pour promouvoir l’innovation et
l’enseignement supérieur», et faire face aux restrictions à la compétition
sur les marchés des biens et services.

Rappelons que quatre pays européens occupent les quatre premières places
(Suisse, Finlande, Suède et Danemark). Ils sont suivis de Singapour, des
Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne.
Israël se classe 15ème, et la France est 17ème.

La Tunisie fait partie du 2ème groupe (lui aussi de 40 pays), celui des pays
se situant au deuxième stade de développement et s’y classe 3ème –derrière
la Malaisie et le Chili. Quatre pays arabes appartiennent à ce groupe : Oman
(8ème), la Jordanie (13ème), la Libye (26ème) et l’Algérie (29ème).
L’Afrique du Sud (9ème), la Pologne (10ème), la Turquie (18ème), la Russie
(19ème), le Brésil (23ème), et l’Argentine (24ème) appartiennent également à
ce groupe.

Dans le troisième groupe –celui des pays se trouvant au stade le plus bas du
développement, et en tête duquel se placent l’Inde, l’Indonésie et la Chine,
on trouve quatre pays arabes : l’Egypte (4ème), le Maroc (7ème), la Syrie
(12ème) et la Mauritanie (38ème).

Les bons résultats de la Tunisie sont expliqués par «les forces dans le
domaine de l’éducation, où la qualité est considérée comme très bonne, et
l’enseignement primaire universel atteint», des «institutions publiques
stables et efficientes» et d’autres «forces en matière d’innovation et de
sophistication dans les affaires».

Le rapport du Forum de Davos sur la compétitivité dans le monde arabe
rappelle que «selon les institutions internationales comme la Banque
mondiale et le Fonds monétaire international, la Tunisie est exemplaire dans
sa capacité à réaliser des plans de réforme à long terme qui profitent à
tous les niveaux de la société».

Toutefois, même si elle est créditée d’un «bon potentiel pour attirer des
industries tirées par l’innovation», la Tunisie «n’a pas tiré profit de sa
capacité technologique, puisque les investissements directs étrangers
tendent à ne pas entraîner un transfert de technologie».

De même, selon le rapport, la compétitivité du pays «demeure entravée» par
un certain nombre de problèmes. Dont des retards dans les infrastructures, y
compris dans les télécommunications et l’utilisation de nouvelles
technologies». Car, souligne le document, «même si des améliorations
considérables ont été apportées au réseau routier, des efforts substantiels
doivent être faits dans le transport public, le transport aérien et
ferroviaire, ainsi qu’une vaste modernisation et diversification du secteur
du tourisme et voyages».

Soulignant que «les accélérateurs d’efficience» que sont l’enseignement
supérieur et la formation, l’efficience du marché et «l’aptitude
technologique» contribuent «au développement du secteur des affaires», le
rapport rappelle que «les services financiers (en Tunisie, ndlr) révèlent
d’importantes limitations en ce qui concerne les niveaux de sophistication
et de solidité du secteur bancaire».