DaimlerChrysler est en discussions pour vendre Chrysler

 
 
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Le patron de DaimlerChrysler Dieter Zetsche s’adresse aux actionnaires lors de l’assemblée générale le 4 avril 2007 à Berlin (Photo : Axel Schmidt)

[04/04/2007 13:30:15] BERLIN (AFP) DaimlerChrysler a annoncé mercredi qu’il discutait avec des candidats à un rachat de sa filiale américaine Chrysler, mais il avance toujours masqué sur le dossier malgré les pressions des actionnaires pour une vente rapide.

“Je peux confirmer que nous menons des discussions avec certains des partenaires potentiels qui ont clairement manifesté un intérêt” pour Chrysler, a déclaré le patron du groupe automobile germano-américain, Dieter Zetsche lors de l’assemblée générale des actionnaires à Berlin.

Pour autant, aucune décision n’a encore été prise, a-t-il insisté. “Nous devons laisser toutes les options ouvertes et je ne peux vous donner aucun détail afin de conserver la plus grande marge de manoeuvre possible dans les discussions”, a fait valoir M. Zetsche. Un maintien de Chrysler au sein du groupe n’est donc pas exclu.

Les spéculations vont bon train depuis que DaimlerChrysler a annoncé à la mi-février la remise à plat ses relations avec sa filiale américaine, menaçant de délier un des plus gros mariages transatlantiques jamais réalisés.

Il faut dire que depuis son rachat par Daimler en 1998 et malgré de lourdes suppressions d’emplois, Chrysler accumule les pertes et la direction du groupe allemand ne cache plus sa lassitude.

DaimlerChrysler n’a pas donné de noms mercredi, mais la liste des candidats à une reprise s’est réduite à peau de chagrin, selon la presse allemande.

Les poids lourds du secteur ont tous jeté l’éponge, y compris le numéro un mondial, General Motors, qui s’est penché un temps sur le dossier.

Trois candidats sérieux restent donc en lice. Le fonds Blackstone aurait déposé une offre la semaine dernière, tout comme Cerberus, qui a multiplié ces derniers temps les acquisitions dans l’automobile. L’équipementier automobile canadien Magna, vraisemblablement allié pour la circonstance à un fonds, serait lui aussi dans la course.

Selon le quotidien Detroit News, généralement très bien informé sur Chrysler, la direction veut mener des négociations exclusives avec un repreneur d’ici la fin du mois. Elle espère lever 8 milliards de dollars environ.

En attendant, les actionnaires font pression pour un désengagement rapide.

“Nous serions vraiment très heureux si le mariage avec Chrysler finissait devant le juge des affaires familiales”, a déclaré mercredi Henning Gebhardt, représentant du DWS, le fonds d’investissement de la Deutsche Bank, devant 8.000 petits porteurs.

“Pour nous les actionnaires, les dernières années nous sont restées sur l’estomac. L’association hamburgers-saucisses ne nous a pas vraiment réussi”, avec une chute du cours de DaimlerChrysler de près de 30%, a-t-il rappelé.

“Un maintien de Chrysler dans le groupe n’est pas une option (…) Il faut vendre et rapidement”, a renchéri à la tribune le représentant de l’association de petits porteurs DSW, Hans Richard Schmitz.

L’association d’actionnaires critiques KADC, a déjà anticipé une cession et soumet au vote des actionnaires une proposition pour abandonner le nom actuel du groupe, “DaimlerChrysler AG”, terni par l’échec de la fusion, pour revenir à l’ancien nom “Daimler-Benz AG”.

Chrysler attire également les foudres des défenseurs de la cause animale. Un groupe d’actionnaires va voter la défiance contre le directoire, pour avoir autorisé la subvention par la marque Dodge de “rodéos, courses de chevaux sauvages, combats de taureaux et autres pratiques dégradantes”.

Cette proposition sera certainement rejetée. Le remplacement à la présidence du conseil de surveillance de l’ancien patron de la Deutsche Bank, Hilmar Kopper, par le coprésident d’EADS, Manfred Bischoff, en revanche, ne devrait pas poser problème.

 04/04/2007 13:30:15 – © 2007 AFP