France : l’inflation, à +1% sur un an en février, est au plus bas depuis fin 1999

 
 
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Derniers chiffres de l’inflation

[14/03/2007 12:20:41] PARIS (AFP) L’inflation est retombée à 1% en France en février sur un an, un niveau qu’elle n’avait pas connu depuis novembre 1999, et les économistes y voient à la fois des raisons de se réjouir et de s’inquiéter.

Par rapport à janvier, les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,2% en février, a annoncé mercredi l’Insee.

Ils ont été tirés à la hausse par les prix de certains services liés aux vacances d’hiver, comme les hébergements touristiques ou les péages routiers, de certains produits manufacturés pour cause de fin des soldes, et par l’énergie (+0,2%).

Mais ces hausses ont été en grande partie compensées par une forte baisse des prix des produits frais (-2,4%), qui a fait reculer les prix de l’alimentation (-0,4%). Ces derniers ont en effet connu un fort effet saisonnier “en raison des températures particulièrement clémentes cet hiver”, effet qui devrait s’estomper au printemps, souligne Mathieu Kaiser, analyste à BNP Paribas.

Cette légère hausse des prix d’un mois sur l’autre n’empêche pas l’inflation sur un an (entre février 2006 et février 2007) de connaître un net recul: elle a été ramenée au seuil symbolique de 1% contre encore 1,2% en janvier.

L’explication tient en grande partie à l’évolution des prix pétroliers, qui ont très nettement reflué depuis le début de l’année dernière. Ainsi, en février, l’énergie progresse de 0,2% par rapport à janvier mais recule de 0,9% par rapport à février 2006.

Pour les économistes, une inflation à 1% peut être interprétée de plusieurs manières différentes.

“C’est une excellente nouvelle pour les consommateurs”, se réjouit Alexander Law, du cabinet d’études sectorielles Xerfi, pour qui “la faiblesse de l’inflation est, à l’heure actuelle, un des principaux soutiens à la croissance de la consommation des ménages en France”.

En effet, explique-t-il, “chaque euro économisé grâce à la baisse des prix est immédiatement affecté à un autre poste de dépense, ce qui permet de dynamiser l’activité économique”.

Mais pour Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, il faut voir au contraire dans cette faible inflation “un certain manque de tension au sein de l’économie française” car le fait de rogner sur les prix “génère des problèmes de marges et d’investissement dans certains secteurs”.

Mathieu Kaiser aurait tendance à réconcilier les deux approches, rappelant qu’aux yeux de la Banque centrale européenne, le “niveau de confort” de l’économie, qui permet d’écarter aussi bien les risques inflationnistes que déflationnistes, se situe entre 1,5 et 2%.

Or, la France devrait connaître un niveau d’inflation sous-jacente (hors produits frais et énergie) d’environ 1,5% dans les prochains mois (1,4% en février), selon cet économiste.

Toutefois, souligne-t-il, certains secteurs de l’économie sont fragilisés et le détail des mesures de l’inflation tend à le montrer: ainsi, “les prix des biens manufacturés sont en recul depuis deux ans”, signe d’une “mauvaise adaptation de l’outil industriel français à la concurrence”.

 14/03/2007 12:20:41 – © 2007 AFP