Tunisie – France : 2007, une année d’approfondissement et de nouveaux types d’intervention

Par : Tallel
 

Tunisie – France :

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Par

Tallel BAHOURY

 

ambassadeur-serge2.jpgComme
nous l’avions indiqué, l’ambassadeur de France en Tunisie, M. Serge
Degallaix, a tenu une conférence de presse à la chancellerie le 27 février
2007, entouré de ses principaux collaborateurs.

 

 

Cette
rencontre avec la presse locale a permis au diplomate français de faire
l’état des lieux de la coopération franco-tunisienne pour l’année écoulée
sur les plans économique, social, culturel et politique, mais également les
perspectives pour l’année 2007 tout en mettant en exergue les domaines dans
lesquels la France et la Tunisie voudraient intensifier leur coopération. .

 

Tout d’abord, M. Degallaix, a
indiqué que «la relation franco-tunisienne est une relation fondée sur un
partenariat stratégique. C’est le résultat de notre histoire, de la
géographie, mais aussi le résultat des hommes parce que Marseille est à 1
heure de Tunis. Plus d’un demi million de Tunisiens ou Franco-tunisiens
résident en France, une communauté française non négligeable vit en Tunisie
et s’accroît régulièrement… On peut dire que, sans employer de grands mots,
nos destins sont d’une certaine manière liés, avec une communauté
d’intérêts, nous vivons dans le même coin du monde». Et l’ambassadeur de
poursuivre : «… Des relations fortes, denses, variées et de confiance, sont
bénéfiques pour les deux pays… ». Et quand on travaille en équipe, «on est
meilleur que si on le fait séparément». Des mots qui expriment la cohésion
et l’entente franco-tunisienne !

 

Alors, en 2006, dira M.
Degallaix, la relation entre la France et la Tunisie a été en forte
extension dans tous les domaines. Au plan politique, des visites
ministérielles très régulières ont eu lieu. Elles ont cerné des secteurs
très importants, comme le tourisme, le commerce extérieur, l’agriculture, de
l’enseignement supérieur, l’écologie et la défense.

 

Mais l’événement le plus
marquant, der l’année 2006, aura été la visite officielle du Premier
ministre M. Mohamed Ghannouchi en France, qui était accompagné de plusieurs
ministres du gouvernement tunisien, avec un déplacement dans la région
Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Paris avec un entretien avec le président
Chirac, ou bien encore avec le Medef…

 

Sur l’Euromed, la France et la
Tunisie sont convaincues qu’il s’agit d’un cercle vertueux important qu’il
faut préserver, maintenir et renforcer ; les deux pays constituent également
le moteur du dialogue 5+5… La France et la Tunisie sont enfin convaincues
que la construction maghrébine doit avancer parce que c’est un facteur de
paix, de progrès et de prospérité».

 

Par ailleurs, M. Degallaix a
souligné qu’en matière de développement et de solidarité, les deux pays ont
des positions très proches dans les instances internationales …

 

Sur la question des anciens
combattants, l’ambassadeur de France rappellera la visite en Tunisie du
ministre des Anciens combattants marquée par l’annonce de la
décristallisation, c’est-à-dire l’alignement des pesions du reste du monde
sur les pensions françaises, ce qui a abouti à un quadriplement des pensions
des 6.000 bénéficiaires tunisiens.

 

 

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Au plan économique, les échanges
commerciaux tuniso-français ont progressé de 14% en 2006. Ce qui permet à la
France de demeurer. Elle est également le premier investisseur. Et sur ce
plan, on a enregistré en 2006, la création de 83 entreprises françaises
nouvelles, soit une tous les 4-5 jours.

 

S’agissant des flux
touristiques, plus de 1,2 million de Français ont visité la Tunisie au cours
de l’année 2006 –ce qui fait place la Tunisie au second rang des
destinations des Français après l’Espagne.

 

Au plan culturel, la relation
franco-tunisienne n’est pas en reste, puisque les échanges dans le secteur
éducatif, d’abord avec les établissements français en Tunisie qui peuvent
accueillir des élèves tunisiens. Sur ce plan d’ailleurs, l’ambassade de
France a lancé un vaste programme d’investissement à Tunis, mais qui va
également se matérialiser à Sousse, ‘’une région en plein développement et
où il est intéressant d’avoir un établissement international, a souligné M.
Degallaix. A cela s’ajoute l’accueil des étudiants tunisiens dans les
universités françaises.

 

M. Serge Degallaix a aussi
révélé la relance de la coopération entre la France et la Tunisie sur
Dougga, avec la tenue il y a quelques jours de la réunion du Comité de
pilotage avec le ministre de la Culture. «C’est un projet important parce
que Dougga est un site romain majeur en Méditerranée, et nous souhaitons
apporter notre collaboration aux responsables tunisiens pour qu’il soit
valorisé, mieux connu afin d’en faire un élément-clef du tourisme culturel,
facteur de rapprochement des peuples et de création de valeur économique
pour une région qui n’est pas côtière», a-t-il dit.

 

Concernant l’assistance
économique et financière de la France au développement de la Tunisie n’a pas
été oubliée, l’ambassadeur a rappelé que l’ensemble des instruments
existants en France est mobilisé en Tunisie, pour tout ce qui a trait à la
coopération administrative (la gouvernance économique), l’assistance
technique, la santé, etc.

 

 

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L’Agence française de
développement (AFD) a, pour sa part, enregistré des chiffres record avec le
plus haut niveau d’engagements jamais atteint, soit une progression en 2006
des concours de l’AFD et de la PROPARCO de 60% par rapport à 2005. La
Tunisie étant un partenaire majeur de l’AFD bien que d’autres pays aient une
taille démographique et économique plus importante.

 

En outre, la Mission économique
de l’ambassade mobilise, de son côté, les instruments financiers du
ministère français de l’Economie et des Finances, avec un rythme
d’engagements variant selon l’état d’avancement des projets. A l’occasion de
la visite en Tunisie du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, d’importants
accords de financement avaient été signés. Et l’année 2007 a également été
marquée par la signature d’accords de financement sur des projets essentiels
comme celui de Taparura (Sfax), celui du Métro léger de Tunis, et bien
d’autres.

 

In fine, si l’année 2006 a été
caractérisée par l’intensification des relations franco-tunisiennes, 2007
sera une année d’approfondissement et de nouveaux types d’intervention, avec
en toile de fond, tout de même, l’élection présidentielle, et les élections
législatives. Et là, c’est une autre pair de manche, car, qu’on le veuille
ou pas et le passé récent l’a démontré, la densité des relations
franco-tunisiennes dépend un tant soit peu de la couleur politique du parti
qui gagne les élections.

 

 

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