Tunisie-Thailande : Grand potentiel et convergence réelle

 
 

tic210207.jpgAu-delà du
constat du grand déséquilibre de la balance commerciale en faveur de
la Thailande,
la deuxième réunion de la commission mixte tuniso-thailandaise a permis à
MM.Mondher Zenaidi et Krik-Krai Jirapaet de mettre en exergue l’énorme
potentiel qui s’offre au développement des relations économiques entre les
deux pays.

 

Alors que le
monde est, depuis longtemps, et selon le célèbre mot de Marshall Mcluhan, un
«village planétaire »,
la Thailande
et
la Tunisie
continuaient jusqu’ici à s’ignorer quasi totalement et à entretenir se
contenter de relations économiques quasi insignifiantes. Au point que,
lorsque le projet d’une visite en Tunisie, en vue d’y tenir la deuxième
réunion de la commission mixte tuniso-thailandaise, le ministre du commerce
thailandais, M.Krik-Krai Jirapaet, a été «choqué d’apprendre que nous ne
nous étions pas rencontrés pendant quinze ans». Un constat auquel son
homologue tunisien, M.Mondher Zenaidi, ministre du Commerce et de l’Artisant,
a répondu en formulant le vœu que «nous n’attentions pas quinze autres
années pour nous réunir de nouveau ». Une situation due à la marginalité des
relations tuniso-thailandaises pour les deux gouvernements, qu’illustre le
fait que chacun d’entre eux ne soit représenté diplomatiquement auprès de
l’autre par un ambassadeur résidant dans un autre pays –l’Espagne pour
thailandais et l’Indonésie pour le tunisien.

Du point de
vue tunisien, il était urgent de se rencontrer pour «revoir l’état de nos
relations commerciales » car le développement «remarquable » qu’elles
connaissent depuis 2003 s’est notamment traduit par un grand déséquilibre de
la balance en faveur de
la Thailande,
qui s’est particulièrement aggravé en 2006. En effet,alors que les
exportations de
la Tunisie
vers ce pays n’ont totalisé que 358 mille dinars, au cours de l’année
écoulée, ses importations ont dépassé les 115 millions de dinars.

Une tendance
que
la Tunisie
voudrait sinon renverser, du moins corriger en vue d’atteindre l’équilibre.
Aussi, M.Mondher Zenaidi a-t-il clairement indiqué que «nos relations
commerciales devraient être renforcées en vue de diversifier les produits
échangés,  et principalement les importations thailandaises de Tunisie». En
échange, la partie tunisienne se dit prête à collaborer en vue «d’atteindre
un niveau supérieur de coopération », notamment avec la mise en place de
relations entre les chambres de commerce des deux pays dans le but
«d’explorer la possibilité de conclure des accords de coopération dans ce
domaine », et d’achever les négociations sur la signature d’un accord de
protection des investissements et de non-double imposition, en vue de
«développer un réel partenariat dans nos deux pays qui consolide la
régularité des flux commerciaux ».

Tout en se
déclarant prêt à faciliter les manœuvres d’approche du marché thailandais
aux opérateurs tunisiens, M.Krik-Krai Jirapaet a rappelé à ces derniers
qu’il leur appartient «de gagner des parts de marché, en trouvant des niches
et en vous imposant » dans un pays «libéral qui dépend du commerce »,
souligne le ministre du commerce thailandais. En effet,
la Thailande,
dont les importations se sont élevées en 2005 à 118,2 milliards de dollars
et les exportations à 96,2 milliards, offre de réelles opportunités à ceux
qui savent les saisir.

Mais entre
Tunis et Bangkok, il n’est plus question de commerce uniquement. «Nous
pouvons être des partenaires essentiels l’un pour l’autre », réitère
M.Zenaidi. Qui s’est efforcé de «vendre »
la Tunisie
aux investisseurs thailandais comme une «porte vers l’Europe, le Maghreb,
l’Afrique et le Moyen-Orient ». Un positionnement dont
la Thailande
se réclame également par rapport à son environnement. Membre fondateur de l’OMC,
à l’instar de
la Tunisie,
la Thailande
est également, rappelle le ministre thailandais du Commerce, «au centre de
l’Association des Nations du Sud-Est asiatique (ASEAN), elle-même incrustée
au cœur d’une Asie qui évolue vers un regroupement régional ». Voilà des
perspectives prometteuses pour un partenariat win-win, que la conclusion –en
préparation- d’un accord de protection des investissements et de non-double
imposition devrait un tant soit peut favoriser.


M.M.