Pétrole : Les petits gisements deviennent intéressants

 
 


petmaurit.jpgSelon le budget économique 2007,
la production de pétrole en Tunisie devrait atteindre 4 millions de tonnes
en 2007 contre 3,4 en 2006, 3,3 en 2004 et plus de 5 millions de tonnes au
début des années quatre-vingt. Cette progression s’explique par l’apport de
nouveaux gisements, ces deux dernières années, dans  l’extrême sud du pays
et au large des côtes tunisiennes.

Il ressort de statistiques officielles que la Tunisie découvre,
annuellement, une moyenne de deux à trois nouveaux gisements. Le prix actuel
du pétrole, avec une moyenne de 60 dollars le baril, rend plusieurs puits
rentables, même lorsque le coût d’extraction est élevé, ce qui n’était pas
le cas avant 2004.

Ces gisements présentent l’avantage de consolider les réserves prouvées (425
millions de barils), mais encore trop insuffisants pour satisfaire la
demande croissante (90.000 barils/jour). 

En 2005, dans le sud de la Tunisie, plus exactement dans le bassin de
Ghedamès, des petits gisements d’une production cumulée de 70.000 barils par
jour sont entrés en service. Ces puits ont pour nom : Dalia, Nour, Hawa et
Adam. Ils participent à hauteur de plus de 25% à la production nationale
d’hydrocarbures. Au regard des statistiques, il est même devenu le plus
important champ pétrolier exploité en Tunisie, avec un débit moyen total de
15.000 barils par jour et 763 mille tonnes par an.

D’autres gisements assez significatifs ont été mis en exploitation en 2006.
Le plus important est le champ pétrolier offshore, «Oudna», situé à 80 km du
littoral du golfe de Hammamet. Entré en production à la mi-novembre 2006, ce
gisement devrait produire 15.000 barils/jour. Le champ, qui a nécessité des
investissements de 130 millions de dollars, se situe dans une concession
attribuée à un groupement composé de la société suédoise Lundin Petroleum et
de l’entreprise chinoise Atlantis. Il est le 7ème à entrer en production
dans l’off-shore tunisien.

Fin avril 2006, la compagnie autrichienne OMV Aktiengesellschaft a annoncé
la découverte, dans le Sud (à 700 km au sud de Tunis, dans une partie du
champ Warda 1, à «Jenein Sud», et couvre 1.992 Km²), d’un gisement de
pétrole testé actuellement d’une capacité de production stable de gaz de
1.625 bep/jour et 1.500 barils de pétrole par jour avec une teneur de 54%.
(1 bep : baril équivalent pétrole = 0,135 tonne équivalent pétrole ‘’tep’’).
OMV et la compagnie tunisienne l’ETAP, détiennent, chacune 50% de la
concession d’exploration.

Fin janvier 2007, la compagnie italienne de pétrole et de gaz Eni, en
qualité d’opérateur en partenariat avec l’Entreprise tunisienne d’activités
pétrolières ‘’ETAP’’ et les sociétés Pioneer Natural Resources et Talisman
Resources, a annoncé que les tests de production effectués sur le puits
Karma-1, situé à 700 Km au sud de Tunis, ont révélé une capacité productive
de 4.000 barils de pétrole par jour. Alors que ceux menés sur Nakhil-1 dans
le permis de Bordj Khadra ont confirmé la présence de pétrole brut de bonne
qualité. La capacité de production quotidienne de ce puits est actuellement
de 1200 barils. 

Ces petits gisements permettent de réduire le déficit de la balance
énergétique en cette période de flambée du cours du brut à l’échelle
internationale. Par contre, ils n’ont pas permis au gouvernement d’augmenter
le prix des carburants, à huit reprises depuis 2004. Officiellement, ces
ajustements n’ont couvert que 50% des coûts financiers supplémentaires
générés par cette flambée du prix du brut. 

Ces puits permettent, également, de compenser, un tant soit peu, le déclin
naturel –amorcé depuis les années 60- des principaux gisements du pays, dont
la production a continué, en 2005, à régresser : El Borma (520 mille tonnes,
-10,3%), Ashtart (530 mille tonnes, -8%), Didon, Cercina, Franig (1591 mille
tonnes, -8,2%).  

La production d’hydrocarbures est marquée par deux phénomènes : une
diminution de la production de pétrole brut depuis 10 ans (3,343 millions de
tep en 2004) et une augmentation de celle de gaz, qui a atteint 2,530
millions de tep, la même année  -auxquels il faut ajouter environ 1,200
million de tep provenant de la redevance sur le gazoduc italo-algérien «Transmed»
pour obtenir le total des ressources gazières disponibles.

La Tunisie, devenue depuis 2000, pays importateur net de pétrole, a importé,
en 2005, principalement de Libye (1085 tonnes de pétrole pour 561,3 millions
de dinars), mais également 2800 mille tonnes de produits raffinés d’Italie
(61%), d’Espagne (11%), de Russie (10%) et de France (5%) pour un montant de
1570 millions de dinars.

La consommation d’énergie de la Tunisie, de 7,4 millions de tonnes en 2004,
augmente d’environ 6% par an. Le déficit, estimé à 500.000 tonnes, est
aggravé par le prélèvement de 20% de la production au profit des compagnies
d’exploitation pétrolières étrangères, partenaires de l’Entreprise
Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP).  

Pour faire face au manque de découvertes, la Tunisie a accordé une
quarantaine de permis pétroliers répartis sur l’ensemble du territoire, à
raison de six par an depuis 2005. Du coup, les budgets alloués à
l’exploration sont passés de 100 millions de dollars par an à 150 millions
dollars pour l’année 2005. Fin 2005, on comptait 41 permis, -dont 26 onshore-,
exploités par 31 compagnies pétrolières étrangères.