Nokia conforte son leadership et ses revenus en 2006 malgré la guerre des prix

 
 
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Siège de Nokia à Helsinki (Photo : Markku Ulander)

[25/01/2007 15:16:35] HELSINKI (AFP) Nokia a conforté en 2006 sa place de numéro un mondial des téléphones portables face à Motorola tout en parvenant à améliorer ses bénéfices et à prendre le risque coûteux de devancer ses concurrents sur les marchés émergents où il gagne moins d’argent.

Les résultats 2006, annoncés jeudi, font apparaître une hausse confortable des revenus et des performances opérationnelles, quelques jours après la publication de résultats annuels décevants pour Motorola, qui entend supprimer 3.500 emplois afin de rétablir ses marges.

Nokia a vu son bénéfice net progresser de 19% l’an dernier, à 4,3 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires en hausse de 20% sur un an, à 41,1 milliards d’euros.

Ces résultats ont dopé l’action à la Bourse d’Helsinki où le titre s’est s’octroyé près de 6% vers 14H00 GMT, dans un marché en hausse de 1,7%.

“La qualité du portefeuille de produits de Nokia s’améliore à un moment où celle de Motorola s’affaiblit”, selon François Duhen, analyste chez CIC Securities.

“De plus, Nokia bénéficie de la consolidation de l’industrie en faveur des leaders en termes de part de marché et donc de marge dans la durée”, a-t-il indiqué à l’AFP.

De fait, malgré ses difficultés, Motorola a lui aussi vu sa part de marché progresser en 2006, à 22,2% contre 17,9% en 2005.

Le PDG de Nokia, Olli-Pekka Kallasvuo, s’est naturellement félicité des performances réalisées l’an dernier.

“2006 a été une bonne année pour Nokia. Nous nous penchons maintenant sur les moyens de continuer sur notre lancée en 2007”, année au cours de laquelle les ventes de portables, toutes marques confondues, devraient augmenter de 10%, a déclaré M. Kallasvuo dans une conférence d’analystes.

Revendiquant une part de marché mondiale de 36% en 2006 contre 33% en 2005 et la première place en Europe, en Asie-Pacifique et en Amérique latine, Nokia a vendu 347 millions d’appareils pour un marché évalué à 978 millions d’unités.

Et il s’attend à gagner des parts de marché supplémentaires en 2007 même si le premier trimestre devrait connaître une stagnation saisonnière, selon M. Kallasvuo.

En 2006, “la croissance du chiffre d’affaires a été alimentée par une forte hausse des volumes écoulés, particulièrement dans les produits d’entrée de gamme”, autrement dit les appareils les moins chers vendus sur les “nouveaux marchés”, selon Nokia.

Le groupe écoule en effet désormais la moitié de sa production dans les pays en voie de développement ou en transition, comme la Chine et l’Inde, qui affichent des taux de croissance du marché des portables à deux chiffres.

Revers de la médaille, la part de ces ventes, moins rémunératrices dans le total des ventes, pèse sur la rentabilité.

“La croissance des volumes a été partiellement contrée par la baisse du prix moyen de vente”, selon Nokia.

La marge opérationnelle (bénéfice sur chiffre d’affaires) réalisée sur ses ventes de portables a ainsi reculé de 0,7 point en 2006, à 16,6%. Elle s’est toutefois améliorée de 0,7 point au quatrième trimestre, à 17,8%.

Pour les mêmes raisons, son prix moyen de vente a diminué de 7% en 2006, à 96 euros.

Au quatrième trimestre, il est ressorti à 89 euros contre 93 euros au troisième trimestre 2006 et 99 euros au quatrième trimestre 2005. C’est moins bien que ce à quoi s’attendaient les analystes interrogés par le quotidien financier Kauppalehti qui tablaient sur 91,4 euros.

“Les chiffres du quatrième trimestre sont très bons même en prenant en compte la baisse du prix moyen de vente”, a tempéré un courtier européen.

Nokia craint que la pression sur les prix ne se poursuive en 2007 pour l’ensemble des fabricants, “reflétant avant tout l’impact grandissant des marchés émergents et les facteurs de concurrence en général”.

 25/01/2007 15:16:35 – © 2007 AFP