OMC : les discussions entre les USA et l’UE continuent, mais rien de concret

 
 
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Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy (d), le 16 janvier 2007 à Addis Abeba lors d’une réunion des ministres du Commerce de l’UA (Photo : Marco Longari)

[22/01/2007 19:45:34] BRUXELLES (AFP) Les discussions entre les Etats-Unis et l’Union européenne continuent pour tenter de débloquer les négociations du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) mais aucun accord n’a encore été conclu, ont indiqué lundi Washington et Bruxelles.

“Nous faisons des progrès, mais il n’y a pas d’accord imminent”, a déclaré Sean Spicer, un porte-parole des services de la représentante américaine au Commerce (USTR) Susan Schwab.

Les “contacts continuent” mais “sans avancées concrètes” pour l’instant, a indiqué de son côté Michael Mann, porte-parole de la commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel.

Des contacts techniques à haut niveau ont eu lieu ces derniers jours à Washington entre Européens et Américains, mais d’éventuelles décisions ne pourront être prises que par les responsables politiques qui se rencontreront au forum de Davos, a-t-il encore expliqué.

Le Financial Times a indiqué dans ses éditions de lundi que les deux parties étaient proches d’un accord qui pourrait permettre de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de Doha depuis juillet dernier.

Vingt-cinq ministres et responsables du commerce sont attendus lors du forum économique de Davos (Suisse) pour tenter de relancer les négociations lors d’un mini-sommet informel, parmi lesquels le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson et Susan Schwab.

“Notre position est connue” sur les baisses des subventions agricoles, a rappelé lundi Peter Power, porte-parole du commissaire Mandelson. “Nous restons prudemment optimiste sur les chances de parvenir à un accord” dans les prochains mois, a-t-il ajouté.

Le Financial Times indique, citant des sources proches des négociations, que l’Union européenne accepterait de baisser ses tarifs sur les produits agricoles d’un montant compris entre 54% à 58%, contre 50% dans sa proposition précédente. Les Etats-Unis de leur côté abaisseraient le plafond de leurs subventions agricoles à un montant qui serait compris entre 15 et 17 milliards de dollars, ajoute le journal, contre 23 milliards auparavant.

Mais une source européenne a estimé lundi ces chiffres “exagérés”. Ils n’ont pas non plus été confirmés de source américaine. S’ils se révélaient toutefois corrects, ils représenteraient d’importantes concessions de part et d’autres.

L’agriculture, qui représente moins de 7% des échanges mondiaux, est au coeur du cycle des tractations lancées en 2001 dans la capitale du Qatar. Ce secteur est des plus sensibles politiquement dans de nombreux Etats membres, qui redoutent de s’engager dans une baisse de la protection accordée aux paysans.

En échange des concessions dans le secteur agricole, les Etats-Unis et l’UE réclament que les pays émergents (Brésil, Inde, Chine) acceptent une plus grande ouverture aux produits industriels et aux services (banques, assurances, tourisme) des pays riches.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim a estimé la semaine dernière que le rapprochement des positions entre les principaux négociateurs inspirait confiance dans la possibilité d’un accord global au premier semestre 2007.

En cas d’échec définitif des négociations, les experts redoutent une vague de protectionnisme dans le monde entier, néfaste à la croissance selon eux, et l’abandon du multilatéralisme au profit de négociations commerciales bilatérales.

 22/01/2007 19:45:34 – © 2007 AFP