La fusion Suez-GDF ne se fera sans doute pas avant la présidentielle

 
 
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Répartition du capital GDF-Suez en cas de fusion des deux groupes

[18/12/2006 18:44:13] PARIS (AFP) La fusion entre les groupes Suez et Gaz de France (GDF), qui aurait dû théoriquement aboutir avant la fin de l’année 2006, ne se fera sous doute pas avant le 1er juillet 2007, en raison des incertitudes politiques liées aux élections présidentielle et législative du printemps.

Selon une source proche du dossier, il ne sera guère possible pour les deux groupes de réunir leurs assemblées générales pour entériner la fusion avant le 1er juillet, date prévue de l’ouverture totale du marché de l’énergie à la concurrence.

La privatisation de Gaz de France, étape nécessaire à la fusion avec Suez, ne pourra avoir lieu.

“Il sera difficile de faire les assemblées générales de fusion avant le 1er juillet”, a reconnu lundi cette source à l’AFP.

Selon cette dernière, “les actionnaires des deux groupes ne semblent pas disposés à courir le risque de fusionner avant les élections pour voir éventuellement une nouvelle majorité défaire le projet”.

Interrogée par l’AFP, la direction de Gaz de France a déclaré que le groupe “travaillait sur un calendrier commun avec Suez pour faire en sorte de mettre en oeuvre le plus rapidement possible le projet de fusion”.

De son côté, Suez n’a souhaité faire aucun commentaire.

Le 8 décembre, le conseil d’administration de Suez avait fait part de son intention de poursuivre le processus de fusion mais sans préciser d’échéance, laissant ainsi entendre qu’un retard au-delà des élections était envisageable.

La veille de ce conseil, le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli avait écrit à son homologue de Suez Gérard Mestrallet pour lui dire sa volonté de voir aboutir la fusion dans les meilleurs délais.

Le 30 novembre, le Conseil constitutionnel avait estimé que les deux groupes pouvaient poursuivre le processus de fusion mais que la privatisation de Gaz de France, nécessaire pour la rendre irréversible, ne pouvait avoir lieu avant le 1er juillet 2007, date prévue de l’ouverture totale du marché de l’énergie à la concurrence.

La fusion Suez/GDF, dans laquelle l’actuel gouvernement s’est beaucoup impliqué, avait été annoncée à la fin du mois de février 2006 pour contrer une possible offensive du groupe énergétique italien Enel sur Suez. Elle devait initialement aboutir avant la fin de l’année 2006.

Si ce calendrier estival se confirmait, cela signifierait que les conseils d’administration des deux groupes, qui valideront le projet de traité de fusion contenant tous les éléments du mariage, se réunirait un mois avant, c’est-à-dire au mois de juin.

Cela signifierait également que les difficiles négociations entre les deux groupes sur les modalités financières du rapprochement auraient lieu quelques jours auparavant, sans doute au mois de mai, soit, là encore, après les élections.

La gauche s’est fermement opposée tout au long de l’année écoulée à ce projet de fusion qui conduit à la privatisation de Gaz de France, tandis qu’une partie de la majorité parlementaire y était hostile. Nicolas Sarkozy, candidat à l’Elysée, ne s’est rallié que tardivement à ce projet, soutenu par le Premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de l’Economie Thierry Breton.

 18/12/2006 18:44:13 – © 2006 AFP