Quatre ans pour faire d’Attijari bank la 2ème banque privée (3)

 
 


attijari200.jpgL’ambition
des nouveaux actionnaires de l’ex-Banque du Sud est d’en faire, sous sa
nouvelle appellation –Attijari bank-, la deuxième banque privée du pays,
d’ici 2010.

«On n’a pas été surpris». Même s’il
a mis en avant le sacrifice consenti par les nouveaux actionnaires pour
assainir les comptes de la Banque du Sud, en provisionnant 160 millions de
dinars de perte en 2006, Khaled Ouedghiri, président directeur général d’AttijariWafa
Bank, a voulu démentir, par cette affirmation, les «bruits» ayant circulé
après la privatisation de la banque tunisienne, concernant la découverte de
«cadavres cachés dans les placards», c’est-à-dire de dossiers de créances
accrochées dissimulées. Néanmoins, le chemin menant d’une Banque du Sud en
sérieuses difficultés financières à une banque moderne et performante est
long. Un chemin que les nouveaux actionnaires et dirigeants aux commandes
depuis décembre 2005 ont immédiatement commencé à parcourir.

L’année écoulée a été mise à profit pour «étudier la situation, réfléchir et
régler des urgences opérationnelles», rappelle M. Mohamed Haitami. En effet,
des groupes de travail ont été mis sur pied, qui ont planché –avec l’aide de
cadre d’AttijariWafa Bank, qui ont effectué 22 missions en Tunisie- sur six
dossiers cruciaux : communication interne, nouvelle organisation, revue du
process de décision de crédit, recouvrement, assainissement comptable et
fiabilisation du système d’information.

En une année, le conseil d’administration s’est réuni
à cinq reprises pour valider les conclusions du «diagnostic approfondi» et
le «plan stratégique» élaboré dans la foulée, et dans lequel s’insère la
décision de recapitalisation de la banque. Les ressources supplémentaires
ainsi engagées –soit 50 millions de dinars d’augmentation du capital et un
emprunt obligataire (de 80 millions de dinars) transformables en actions-
vont servir à couvrir les insuffisances de provisions, à renouveler le
système d’information, à réaménager les agences existantes et à en ouvrir de
nouvelles, à lancer de nouvelles activités, et à financer la formation et la
construction d’un nouveau siège.

Toutes actions
destinés à créer un environnement plus favorable à la performance, et à
permettre à Attijari bank les objectifs qu’elle s’est fixée à l’horizon 2010
: être la deuxième banque privée du pays, avoir 12,5% de parts de marché en
crédits et e 13% en ressources, multiplier son produit net bancaire (pnb)
par deux, son résultat d’exploitation par trois, avoir un retour sur fonds
propres de 18% et un taux de provisionnement de 70%.

A
cet effet, un «Plan de transformation de la banque» a été mis en place, avec
l’aide du cabinet international «Accenture», pour guider l’action de
restructuration sur trois axes : modernisation de l’organisation,
dynamisation de l’activité commerciale et optimisation des ressources
humaines. Cette mise à niveau commencera immédiatement avec un premier
chantier, d’une durée de 14 semaines, destinée à «mettre la banque sur une
base de départ pour atteindre les objectifs fixés».