Suez réaffirme sa volonté de fusion avec GDF malgré les incertitudes

 
 
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Le PDG de Suez Gérard Mestrallet, lors d’une conférence de presse le 9 août 2005 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[08/12/2006 19:09:19] PARIS (AFP) Le conseil d’administration de Suez a confirmé vendredi sa volonté de fusionner avec GDF, dissipant les spéculations sur un éventuel abandon du projet, en dépit des incertitudes politiques, mais sans fournir de pistes de réflexions ou de calendrier.

“Le conseil, unanimement, confirme que le rapprochement avec Gaz de France constitue la meilleure des options stratégiques pour Suez, ses actionnaires, son personnel et ses clients”, selon un communiqué du conseil.

Le groupe dissipe ainsi les spéculations qui avaient cours depuis le 30 novembre, date de la décision du Conseil constitutionnel, qui a repoussé la fusion effective à la date de l’ouverture totale du marché énergétique à la concurrence prévue le 1er juillet.

Selon diverses informations de presse, certains actionnaires étaient hésitants à miser sur un projet de fusion susceptible d’être remis en cause après les prochaines échéances électorales, présidentielle et législatives.

La gauche est en effet opposée au projet et une partie de la majorité n’y était pas totalement favorable.

Suez a donc tenu à dissiper ces doutes en affirmant à plusieurs reprises que le conseil s’était prononcé “à l’unanimité”, affichant son unité.

Le groupe du financier belge Albert Frère, premier actionnaire du groupe avec 8% du capital et dont la voix est prépondérante, soutient donc toujours la fusion.

Plusieurs sources proches du dossier ont assuré à l’AFP qu’il le considérait comme créateur de valeur.

En dépit de cette détermination affichée, le conseil d’administration ne fait pas état de sa volonté de voir aboutir le projet rapidement, laissant entendre, puisqu’il “prend acte” de la décision du Conseil constitutionnel, qu’il n’est pas forcément hostile à un décalage de grande ampleur.

Jeudi, le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli a écrit à son homologue de Suez, Gérard Mestrallet, pour lui dire son soutien et son souhait de fusionner dans les meilleurs délais.

Le fonds américain Knight Vinke, actionnaire minoritaire non représenté au conseil de Suez et connu pour son hostilité au projet, a appelé vendredi le conseil d’administration à repousser la fusion.

“Il n’y a pas de raison valable de ne pas attendre la publication des comptes audités 2006, étant donné que la fusion ne peut en aucun cas être achevée avant le mois de juillet” 2007, a déclaré le président du fonds, Eric Knight dans un communiqué, présenté comme une lettre aux actionnaires de Suez.

Selon une source proche du dossier, il y a “deux éléments de calendriers, le 1er juillet et la date non encore connue du comité d’entreprise européen de Gaz de France” qui doit donner son avis sur le projet de fusion avant la poursuite du processus.

Initialement, la fusion aurait dû aboutir avant la fin de l’année 2006.

Par ailleurs, alors que les spéculations vont bon train depuis plusieurs jours sur les options que pourraient retenir les deux groupes pour tenter d’empêcher un nouveau gouvernement de faire machine arrière, le conseil d’administration de Suez n’a donné aucune piste.

Avec une certaine retenue, il a mandaté Gérard Mestrallet pour “poursuivre les discussions nécessaires en vue d’étudier les actions éventuelles qui puissent mener au résultat recherché”.

Selon des informations de presse, M. Mestrallet aurait en tête un système de participations croisées avec Gaz de France, avant de lancer une fusion en bonne et due forme.

 08/12/2006 19:09:19 – © 2006 AFP