Le Liban : des investissements et des hommes d’affaires,…

Par : Tallel
 
 

jreissati200.jpgEn
marge des Journées de l’Entreprise organisées à Port El Kantaoui par
l’Institut arabe des chefs d’entreprise, les 1er et 2 décembre
2006, le président/fondateur de la Libanese international business
association network (L.I.B.A.N) -le jeune patronat international libanais-,
M. Robert J. Jreissati a bien voulu se prêter aux questions de
Webmanagercenter.  L’économie, les relations entre le Liban et la diaspora
libanaise, les investissements au Liban et dans les pays ayant accueilli les
Libanais pendant la guerre civile, les pays de prédilection des hommes
d’affaires libanais… ce sont là entre autres des sujets sur lesquels nous a
entretenu M. Jreissati. Ses propos sont édifiants pour le patronat tunisien.
Entretien.


Tout le mode s’étonne
de la vivacité de l’économie libanaise. Quel est son secret ?

Il faut tout d’abord
savoir que L.I.B.A.N, ou Libanese international business network, qui vise
principalement à renforcer les relations économiques et commerciales entre
le Liban et les villes de la diaspora libanaise, a également encouragé l’investissement dans
différentes activités économiques au Liban tout en facilitant une
interaction entre les hommes d’affairesau Liban et de par le monde.
Pour ce faire, nous avons créé des commissions bilatérales qui regroupent
les plus importants hommes d’affaires libanais établis dans chaque pays du
monde, par exemple des commissions libano-tunisiennes, libano-guinéennes,
libano-algériennes, libano-américaines, etc. afin de mettre en place des
synergies entre les leaders qui sont restés au Liban et ceux expatriés.

En outre, il faut
noter que le Liban, depuis le temps des Phéniciens, a toujours été un pays
d’entrepreneurs ; tout Libanais, quel qu’il soit, quelle que soit sa profession
–médecin, enseignement…- est un entrepreneur-né. Une qualité
mondialement reconnue. Selon le journal français L’Express, ‘’quand un
Libanais tombe dans l’eau, il sort avec un poisson dans la bouche’’.
D’ailleurs, la Tunisie a été une branche de cette colonie phénicienne, avec
Hannibal, Alyssa, etc.


Quels sont les pays où
les Libanais ont le plus réussi ?

La plus puissante
diaspora au Brésil est libanaise, près de 6 millions de personnes, avec 20%
des parlementaires brésiliens. Au Mexique, l’un des plus puissants hommes
d’affaires dans le
secteur des télécommunications au monde est d’origine libanaise, qui figure
d’ailleurs parmi les 3 plus grosses fortunes du monde selon le classement de
Forbes. Sans oublier Walid Ibn Tallal, une autre grosse fortune mondiale,
qui est de mère libanaise.

Ce qui fait que nous
avons les 4 plus grosses richesses mondiales qui se trouvent entre deux
Américains et deux personnes d’origine libanaise. Ils sont également
dans beaucoup de pays africains, asiatiques, européens où ils ont réussi.


C’est donc en partie
grâce à cette diaspora que le Liban a pu survivre ?

Tout à fait, car
chaque famille compte un ou plusieurs de ses membres partis à l’étranger ;
ce sont ces expatriés qui envoyaient de l’argent pour leurs familles restées
au pays sans lequel certains mourraient à coup sûr.

Donc, notre ambition
en tant qu’organisation, c’est de mettre en interaction ces Libanais pour
contribuer au développement économique et social dans les pays où il se
trouvent à travers le développement des opportunités d’affaires, des
investissements, de l’export/import. Une sorte de reconnaissance à l’égard
de ces pays d’accueil, notamment les pays d’Afrique, d’Amérique latine, du
Golfe, etc.


Pour revenir à ces
Journées d’entreprise, vous êtes à la tête de la délégation libanaise.
Quelles sont vos impressions ?

En fait, compte tenu
de la situation politique au Liban, nous n’avons pus mobiliser beaucoup
d’hommes d’affaires, nous ne sommes que trois personnes. C’est notre 5ème
participation à cette manifestation et d’autres conférences en Tunisie ;
nous avons des accords avec le patronat tunisien avec lequel nous
développons des partenariats de toute sorte à travers toute la Tunisie.

Par ailleurs, ces
différentes manifestations organisées en Tunisie nous permettent également
de nouer des relations avec des associations patronales venues notamment
d’Afrique, comme cette fois-ci nous avons rencontré le secrétaire général du
patronat du Togo avec lequel nous avons convenu de créer, entre les
patronats togolais et libanais, une branche des leaders qui regrouperait des
libanais du Liban et des jeunes leaders togolais.


Vous disiez que depuis
5 ans vous venez à ces Journées d’Entreprise. Qu’avez-vous développé
avec les Tunisiens ?

Il faut dire que la
Tunisie n’est pas un pays de prédilection pour les Libanais, pour la simple
raison que la Tunisie n’est pas un pays vierge, c’est-à-dire qu’en Tunisie
il y a tout. En clair, la Tunisie n’a pas vraiment besoin de notre
savoir-faire et même d’autres pays arabes, c’est plutôt un marché de
complémentarité en termes économiques. C’est pourquoi ça n’a pas été un pays
où les Libanais ont aimé y travailler. Exceptionnellement, nous avons pu
avoir quelques histoires à succès ici en Tunisie, comme par exemple un de
nos membres qui est leader au Liban, en Arabie Saoudite et en Syrie dans
l’électroménager et qui a pu délocaliser une partie de son activité en
partenariat avec un Tunisien pour le marché local, mais également en
Algérie, en Libye et au Maroc… 

Par contre, c’est en
Algérie que les Libanais sont nombreux, où on compte plusieurs dizaines
d’entreprises et de banques libanaises ; un pays plein d’opportunités.

Propos recueillis par

Tallel BAHOURY