L’huile tunisienne dans 3 ans

 

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Cher Abou Sarra,


Etant importateur d’huile d’olive basé aux Etats-Unis et en contact
journalier avec les vérités du marché international d’huile d’olive, je
tenais à vous éclaircir quelques points:


1- L’évaluation “non professionnelle” de la situation du marché a été
désormais faite par tout le marché international ; la situation critique
qu’a vécue les oléiculteurs tunisiens est en train d’être vécue et partagée
par les géants de l’huile d’olive espagnols, italiens, turcs et tunisiens.


2- Les exportateurs tunisiens ont fait de très bons résultats de vente en
comparaison avec la concurrence mondiale et auraient pu sauver la face s’il
n’y avait pas de prix planche “price cap” a l’export imposé par les
autorités. Le prix plancher a gelé l’activité de l’export pendant une
période de plus de 2 mois, laissant libre cours a la concurrence mondiale
pour prendre de l’avance sur les exportateurs tunisiens, se débarrasser
d’importantes quantités d’huile et prendre avantage avec un prix favorable en
déclin journalier.


4- L’huile d’olive tunisienne n’a désormais pas de caractéristique spéciale qui ne présente
pas d’avantage qualitatif
comparé à l’huile espagnole, italienne ou encore l’excellente huile grecque.


Je comprends très bien que notre patriotisme nous pousse à penser que nous
offrons la perle rare au marché mondial mais la vérité du marché, les
concours internationaux et les réactions des connaisseurs nous prouvent le
contraire.


5- En quatrième place, l’huile d’olive tunisienne conditionnée donne les
mêmes résultats que son homologue turque, en 3ème place vient l’huile
espagnole, en 2ème place l’huile grecque tandis que la 1ère place
incontestable est occupée par l’huile italienne.


Ce que les Italiens ont réussi à implanter est toute une culture agronome,
tout un amour du fruit et de son huile qu’ils ont hérité et fièrement
implanté dans le monde entier. L’effort pour concurrencer ce géant ne peut
pas être individuel.


L’Espagne est en train de dépenser des centaines de millions de dollars pour
promouvoir l’huile d’olive espagnole. En Amérique il y a des publicités à la
radio, à la télé pour sensibiliser le consommateur à l’huile d’olive
espagnole.


La Tunisie n’a malheureusement pas la capacité de dépenser ce genre de
budget. On est dans le bon chemin avec les efforts que fournit le CEPEX et
les exportateurs dans les manifestations internationales, le résultat pour
le conditionné ne se fera pas par miracle et on ne sera pas le 1er
exportateur d’huile conditionnée dans les 3 ou 4 années à venir ; c’est un
travail qui va nécessiter une persistance et un grand effort de la part des
autorités et de tous les exportateurs réunis sous le drapeau tunisien.


Mes meilleures salutations !


W.R


Réaction à l’article :Huile
d’olive : une perche de salut…mais


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