Le paiement “sans contact” à la conquête du consommateur français

 
 
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Une femme teste le système de paiement sans contact Felica dans un distributeur de boissons lors du salon mondial du 3GSM, le 15 février 2006 à Barcelone (Photo : Cesar Rangel)

[10/11/2006 09:36:15] PARIS (AFP) Acheter sa baguette de pain, payer au supermarché ou entrer dans le métro grâce à une seule puce électronique logée dans une carte bancaire ou un téléphone mobile: les expérimentations du paiement “sans contact” se multiplient en France.

A l’image du passe Navigo, mis en place dans le métro parisien depuis 2005, le “sans contact” permet une transaction par simple passage d’une puce électronique devant un lecteur.

Par sécurité, le paiement sans contact est limité aux petits achats, autour de 25 euros maximum. Au-delà, il faudra taper un code ou s’identifier.

“Il y a des avantages pour tous les acteurs”: le porteur paie rapidement et simplement ses achats courants, les commerçants accélèrent le débit des clients et les banques gagnent plus de commissions, selon Bertrand Knopf, directeur marketing de l’activité bancaire de Gemalto.

En plein essor aux Etats-Unis et au Japon, où Sony a présenté mardi une nouvelle version de sa puce Felica lancée en 1995, les cartes sans contact pour un usage grand public concernent déjà plus de 100 millions de personnes dans le monde, selon l’Association française des opérateurs mobiles.

En France, le paiement sans contact, encore expérimental, ne se généralisera pas avant deux ou trois années, estiment les professionnels.

Les systèmes sans contact s’appuient notamment sur la technologie NFC (Near Field Communication) qui transmet des données par radio-fréquence à très courte distance pour une plus grande sécurité.

Le paiement en carte des sommes d’habitude réglées en liquide va permettre aux banques de mettre la main sur le flot des transactions en numéraire.

Affichant le même objectif, le porte-monnaie électronique Moneo, qui s’insert dans un lecteur, ne rencontre pas toutefois le succès attendu.

“Les paiements en liquide représentent une énorme opportunité. En Europe, en 2005, 85% des transactions en volume ont été faites en liquide”, et 72% en France, indique Guido Mangiagalli, responsable réseaux mobiles et sans contact chez Visa Europe.

Les industriels se penchent tous sur ce marché: Gemalto a mis au point une carte pour Visa et le français Laser débutera un test avec MasterCard à Toulouse d’ici fin 2006.

Poussant plus loin la recherche du “tout en un”, des applications sans contact vont s’intégrer aux téléphones mobiles. Bouygues Telecom, Orange, SFR, BNP Paribas et Crédit Mutuel-CIC, avec Visa et MasterCard, veulent tester fin 2007 une solution de paiement sans contact sur la carte SIM.

Laser a déjà réalisé un test de paiement par téléphone à Caen en octobre 2005 et le Crédit Mutuel-CIC lance une expérimentation à Strasbourg avec NRJ Mobile.

Côté transport, Bouygues Telecom et la RATP ont repoussé leur test d’un téléphone-passe Navigo, annoncé initialement pour novembre.

A terme, un même support pourra aussi servir de carte de fidélité, de badge d’accès ou de billetterie.

Reste à convaincre les Européens. “Aux Etats-Unis, ils ont franchi le pas relativement facilement”, car ils sont passés directement de la piste magnétique “moyennement sécurisée” au sans contact, alors que la France a des cartes à puce très sécurisées, explique Nicolas Tran, responsable marketing du salon Cartes 2006 qui s’est tenu cette semaine près de Paris.

 10/11/2006 09:36:15 – © 2006 AFP