Géorgie, énergie : UE et Russie reparlent à Bruxelles des sujets sensibles

 
 
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Le chef de la diplomatie finlandaise Erkki Tuomioja (d) et son homologue russe Sergueï Lavrov, à Bruxelles le 3 novembre 2006 (Photo : Gérard Cerles)

[03/11/2006 12:52:11] BRUXELLES (AFP) Deux semaines après un sommet informel électrique à Lahti en Finlande, Russes et Européens rediscutent vendredi à Bruxelles de sujets sensibles, avec en tête leurs relations énergétiques et les tensions entre la Russie et la Géorgie.

“La Géorgie est le problème le plus important, mais il y a aussi des problèmes concernant l’énergie”, a indiqué jeudi un responsable de la présidence finlandaise de l’Union européenne.

Le chef de la diplomatie finlandaise, Erkki Tuomioja, dont le pays assure la présidence de l’UE, son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana, profiteront aussi de la rencontre pour aborder les autres dossiers internationaux du moment: Iran, Moldavie, Corée du Nord, Proche-Orient ou encore Kosovo.

La réunion, qui s’inscrit dans le cadre de réunions régulières entre les deux parties, prend une tournure particulière à trois semaines d’un autre sommet en Finlande, formel cette fois, au cours duquel Russes et Européens espèrent donner le coup d’envoi aux négociations sur leur nouveau partenariat.

La réunion doit “préparer le sommet UE/Russie du 24 novembre”, a indiqué vendredi la porte-parole de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner. Entre-temps, mercredi prochain, une autre réunion est prévue avec Moscou sur les droits de l’Homme, a-t-elle confirmé.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE avaient déjà pu passer en revue les sujets au menu de la réunion de vendredi lors de leur dîner informel avec le président Russe, Vladimir Poutine, le 20 octobre à Lahti.

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Le président russe Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à Lahti en Finlande le 20 octobre 2006 (Photo : Alexander Nemenov)

Le chef du Kremlin, dont le pays fournit à l’Europe plus du quart de sa consommation en gaz et pétrole, s’était alors montré conciliant sur les questions énergétiques avec des dirigeants européens inquiets de la récente reprise en main par les autorités russes des ressources du pays.

En ne retenant aucune entreprise étrangère pour exploiter le champ gazier Chtokman avec Gazprom ou en menaçant de bloquer le gigantesque projet piloté par l’anglo-néerlandais Shell à Sakhaline pour non respect de l’environnement, Moscou a mis les Européens sur la défensive.

Aux 25 qui lui réclamaient un marché ouvert, une relation transparente, Vladimir Poutine s’était dit prêt à une coopération “mutuellement bénéfique”, “fondée sur des principes communs”.

Il avait cependant averti que ces principes devraient non seulement valoir pour l’énergie, mais aussi pour d’autres secteurs pour lesquels les Russes commencent à afficher leurs véléités d’investissements en Europe, comme “l’aéronautique, l’espace, les hautes technologies, les biotechnologies”.

Un discours qui annonçait des négociations serrées sur l’ensemble du prochain partenariat UE/Russie, qui doit remplacer, sur une base plus ambitieuse, l’actuel accord de coopération qui expire normalement le 30 novembre 2007.

D’une façon générale, selon le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, le dîner du 20 octobre avait donné lieu à des échanges “francs et ouverts”.

Selon une source diplomatique, les dirigeants finlandais, baltes, polonais, suédois et danois avaient ouvertement critiqué Vladimir Poutine sur la liberté d’expression dans son pays après l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, ou encore sur les tensions entre Moscou et Tbilissi.

Après la brève interpellation fin septembre en Géorgie de quatre officiers russes accusés d’espionnage, la Russie a suspendu avec le pays ses liaisons aériennes, terrestres et maritimes. Et des centaines de Géorgiens jugés en situation illégale ont été expulsés.

Depuis, de nouvelles tensions énergétiques sont venues s’ajouter à la crise politique entre les deux capitales, alors que le géant gazier russe Gazprom a demandé jeudi à Tbilissi un doublement du prix de ses fournitures gazières pour 2007.

 03/11/2006 12:52:11 – © 2006 AFP