La plus grande tour du monde s’élève peu à peu dans le ciel de Dubaï

 
 
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La tour appelée à devenir la plus grande du monde en construction à Dubaï, le 29 octobre 2006 (Photo : Rabih Moghrabi)

[30/10/2006 16:24:53] DUBAI (AFP) Appelée à devenir la plus grande tour du monde et l’un des symboles de cette ville de la démesure, “Burj Dubai” (en arabe, la Tour de Dubaï) continue de s’élever au rythme de deux étages par semaine, parallèlement aux bénéfices de son promoteur, la compagnie Emaar.

“Burj Dubai” constitue l’élément central d’un gigantesque projet de 20 milliards de dollars portant sur la construction d’un nouveau quartier, “Downtown Burj Dubai”, qui comprendra 30.000 appartements et le plus grand centre commercial du monde.

Lancée début 2004, la construction de la tour, confiée à la société sud-coréenne Samsung, doit être achevée fin 2008, explique le manager de “Burj Dubai”, Greg Sang, un Néo-Zélandais de 40 ans. La valeur du contrat est d’un milliard de dollars.

“Burj Dubai” a déjà atteint 79 étages, soit largement plus de 200 m. Mais même à ce stade, Emaar entretient le mystère sur sa hauteur finale. “Pour l’instant, nous ne disons rien, si ce n’est qu’elle sera supérieure à 700 m”, affirme M. Sang.

La tour habitable la plus haute du monde est “Taipei 101” à Taïwan, qui s’élève à 508 m.

“A l’heure actuelle, nous avons environ 2.500 ouvriers sur le seul site de la tour et nous prévoyons que ce chiffre dépassera les 5.000 dans environ un an”, explique-t-il.

L’ensemble de “Downtown Burj Dubai” mobilisera à tout moment plus de 20.000 ouvriers lorsque les travaux seront à leur maximum.

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Le manager de “Burj Dubai”, Greg Sang, devant la tour en construction, le 29 octobre 2006 à Dubaï (Photo : Rabih Moghrabi)

Employés par l’une des nombreuses sociétés de construction travaillant pour le compte d’Emaar, quelque 2.500 de ces ouvriers avaient cessé le travail pendant deux jours et manifesté pour protester contre le retard dans le paiement de leurs salaires et leurs conditions de travail.

Le mouvement avait dégénéré, les grévistes saccageant des bureaux et endommageant des véhicules.

M. Sang explique que les ouvriers en question ne travaillaient pas sur le site même de la tour, dont la construction n’avait donc pas été affectée.

“Nous travaillons très étroitement avec les sous-traitants et les autorités pour garantir que les conditions de la main d’oeuvre sont adéquates et bonnes”, affirme-t-il à propos d’Emaar.

“Nous avons donc été quelque peu déçus qu’ils (les ouvriers) ne soient pas complètement satisfaits”, poursuit-il.

Il précise que le salaire moyen de ces ouvriers originaires d’Asie du sud, qui travaillent l’été par des 50 degrés C, est d'”environ 200 dollars par mois” pour “huit à 10 heures” de travail par jour, six jours par semaine. Et d’ajouter qu'”ils font des heures supplémentaires s’ils le veulent”.

M. Sang est en tout cas catégorique: c’est le sous-traitant qui est responsable du paiement des salaires et des conditions de travail, pas Emaar, “parce que c’est le sous-traitant qui emploie les ouvriers”.

Cotée à la bourse de Dubaï, Emaar, qui se décrit comme l’une des plus grandes sociétés immobilières du monde par la capitalisation, mise énormément sur ce projet, le plus important de son histoire.

Les chiffres lui donnent raison, puisque la société, dont le gouvernement de Dubaï détient 32,5%, affiche des résultats en hausse constante.

Au 3e trimestre de l’année, Emaar a ainsi enregistré des bénéfices nets record de 437 millions USD, soit près de 39% de plus que pour la même période de l’année précédente. Pour le premier semestre, ces bénéfices avaient déjà augmenté de 21% par rapport aux six premiers mois de 2005.

Les milieux financiers expliquent cette progression par les ventes soutenues d’appartements à “Downtown Burj Dubai”, une tendance favorisée par une loi, entrée en vigueur cette année, qui permet aux étrangers de devenir légalement propriétaires fonciers dans certaines zones.

“Certains bâtiments, comme la Tour Eiffel ou l’Empire State Building, deviennent emblématiques de leur ville”, lance M. Sang, prédisant un sort similaire pour “Burj Dubai”.

Il admet toutefois que “Burj Dubai” ne restera pas éternellement la tour la plus haute du monde. Car à Dubaï même, l’autre grande société immobilière de la ville, Nakheel, également contrôlée par l’émirat, a annoncé la prochaine construction de “Al Burj” (La Tour). Là encore, sa hauteur reste un mystère…

 30/10/2006 16:24:53 – © 2006 AFP