Critiquée par Breton, Parisot le met au défi d’abroger les 35 heures

 
 
SGE.DUH73.201006081217.photo00.quicklook.default-245x159.jpg
La présidente du Medef, Laurence Parisot, le 5 octobre 2006 à Deauville lors du 2e Forum mondial des femmes (Photo : Mychèle Daniau)

[20/10/2006 08:12:34] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot a répliqué vendredi aux critiques du ministre de l’Economie Thierry Breton, qui avait mis en doute la pugnacité de son organisation, en le mettant au défi d’abroger les 35 heures, qu’elle a qualifié de “catastrophe” pour la France.

M. Breton s’était dit jeudi “pas content” du silence du Medef, après le débat mardi entre les prétendants socialistes à l’investiture présidentielle, estimant que les entreprises n’étaient “pas bien représentées”.

Le Medef “dit depuis longtemps que les 35 heures ont été une catastrophe pour les entreprises mais aussi une catastrophe plus générale pour notre pays”, a répliqué Laurence Parisot sur RTL.

“Qu’attend le gouvernement, y compris M. Breton ?”, puisque “le ministre est attaché à la défense des entreprises, voilà un moyen simple de défendre les entreprises françaises, abrogeons les 35 heures !”, a-t-elle lancé.

Interrogé peu après sur Europe 1, Thierry Breton a qualifié cette demande de “grande nouvelle”. “C’est la première fois (…) que le Medef demande d’abroger les 35 heures”, a-t-il réagi, en se réjouissant “qu’il y ait enfin des expressions claires et nettes sur ce sujet”. “Ce qu’a souhaité toujours le gouvernement, c’est de procéder par la concertation”, a-t-il ajouté.

La présidente du Medef a jugé “tout à fait regrettable que l’on ait pas d’emblée abordé ce sujet dès le début de la législature”. “Cela nous coûte cher en croissance et en emploi”, a-t-elle jugé.

Revenant sur les critiques de M. Breton, elle a estimé qu’il s’agissait “peut-être d’un mouvement d’humeur”. “Nous avons des relations tout à fait courtoises et sérieuses” avec le gouvernement, a assuré Mme Parisot.

Mais “il n’est jamais bon en démocratie qu’un gouvernement pense qu’il puisse dicter sa conduite ou sa stratégie à une organisation syndicale qu’elle soit une organisation d’employeurs ou de salariés”, a-t-elle souligné.

“Ce qui nous intéresse c’est de réfléchir aux conditions de la croissance, je ne rentre pas dans des querelles qui s’annoncent politiciennes et stériles”, a-t-elle ajouté, en déplorant néanmoins que les candidats socialistes n’aient “pas parlé des entreprises” lors de leur débat sur l’économie.

“J’étais tout à fait stupéfaite de voir que ces candidats ont parlé de la croissance comme si c’était la météo, c’est-à-dire un jour elle est belle et l’autre jour elle ne l’est pas. Mais la croissance cela se construit, cela se fabrique à partir du développement des entreprises !”, s’est-elle exclamé.

 20/10/2006 08:12:34 – © 2006 AFP