Négociations agricoles internationales : la France privilégie encore l’OMC

 
 
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Le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau à l’Assemblée nationale, le 11 octobre 2006 à Paris (Photo : Fred Dufour)

[19/10/2006 14:04:08] PARIS (AFP) Si les institutions multilatérales, comme l’OMC, restent pour la France le forum privilégié pour les négociations sur l’agriculture, le gouvernement n’exclut pas une gestion du secteur par les grands pays agricoles, qui tiendrait mieux compte de sa spécificité.

Le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau a estimé jeudi que “les institutions multilatérales” devaient rester le “forum privilégié pour réfléchir, se concerter et décider”, lors du premier colloque organisé par le Mouvement pour une organisation mondiale de l’Agriculture (Moma), proche des syndicats majoritaires agricoles.

“Mais il n’est pas interdit de réfléchir à une gestion mondiale de l’agriculture qui (…) tiendrait mieux compte de la spécificité” de ce secteur, a-t-il ajouté.

Le Moma plaide pour que la dizaine de pays ou d’entités qui représentent 90% du commerce agricole mondial –Union européenne, Etats-Unis, Russie, Chine, Australie, Brésil, Inde, Canada, Argentine et Ukraine– se réunissent, hors de l’OMC, au sein d’un “G10 agricole” pour définir les “principes de régulation et de gouvernance agricole mondiale”.

“Puisque les négociations du cycle de Doha sont pour le moment suspendues, nous devons profiter de cette situation pour approfondir notre réflexion et redonner un cadre cohérent aux négociations, si elles devaient reprendre”, a dit le ministre.

Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a répété mardi que les efforts pour reprendre les négociations sur la libéralisation du commerce mondial butaient sur l’intransigeance des parties sur l’agriculture. Selon lui, “si les négociateurs surmontaient ce blocage, le reste des négociations sur l’industrie et les services se déroulerait relativement facilement”.

Mais pour M. Bussereau, “la teneur des discussions à l’OMC avant leur suspension ne semblait pas de nature à assurer la cohérence des différents objectifs de la libéralisation des échanges portés par l’OMC”.

En effet, “l’une des raisons principales de cette situation, c’est qu’au fil des négociations, le champ des discussions s’est dramatiquement rétréci au point d’avoir exclu des questions essentielles, tout en rendant actuellement improbable un accord capable de satisfaire les 150 membres de l’organisation”.

Selon le Moma, le “G10 agricole” pourrait définir “des prix d’équilibre par produit avec une adaptation par grande région économiquement homogène”, selon le président du Moma, Pierre Pagesse.

Ces prix pour les principaux produits agricoles seraient fixés “de telle manière qu’ils assurent une rémunération équitable des agriculteurs en fonction de paramètres liés au degré de développement des pays”.

 19/10/2006 14:04:08 – © 2006 AFP