GDF-Suez : 20.000 suppressions d’emploi en cas de fusion, selon une expertise

 
 
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Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly le 12 septembre 2006 à la Bourse du Travail à Paris (Photo : Franck Fife)

[23/09/2006 07:38:53] PARIS (AFP) Les syndicats de l’énergie ont produit vendredi une expertise révélant que la fusion entre Suez et Gaz de France entraînerait une réduction de 10% des effectifs (20.000 suppressions d’emplois) du nouveau groupe, GDF devant également céder 21% de ses contrats d’approvisionnement.

D’abord surprises, Gaz de France et Suez ont aussitôt démenti ces informations censées être “confidentielles”, avancées sur la foi d’un rapport d’expertise indépendant, réaffirmant que leur mariage “sera créateur d’emplois”.

Dans un communiqué, GDF fait état d'”un projet de croissance de ses investissements”, affirmant que “le projet de fusion avec Suez sera “créateur d’emplois”. “On s’inscrit en faux complet” avec les affirmations syndicales, a martelé un porte-parole de Suez.

Au cours d’une conférence de presse vendredi, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC ont déclaré que le mariage entre les deux groupes énergétiques devrait entraîner une amputation de 10% des effectifs cumulés des deux groupes, soit 20.000 suppressions d’emplois d’ici 2O10, arguant du rapport d’expertise d’un cabinet indépendant. GDF comptait environ 53.000 salariés fin 2005 dont 34.000 en France et Suez 157.650, soit au total 210.650 employés pour les deux groupes.

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Fiches techniques de GDF et Suez

Hostiles à la fusion GDF-Suez, les quatre syndicats ont présenté un rapport d’experts financiers –Exane, City Group et Ing– commandé par le cabinet Secafi-Alpha qui était chargé d’analyser les demandes de Bruxelles et les possibilités de réponse des deux groupes. Ce rapport a été réalisé pour le compte du comité mixte de production (partie du CCE habilité à donner un avis consultatif sur le fonctionnement de l’entreprise) de GDF.

Pour ING, la logique de synergie implique une “réduction progressive de l’effectif de 10% vers 2010 et une sensible réévaluation de la valeur de l’action”.” “Immanquablement, cette fusion se traduira par une suppression accrue des emplois”, a commenté Dominique Villers, responsable fédéral en charge de l’énergie à la CFTC. La CGT, la CFE-CGC, la CFTC et FO ont en outre indiqué, toujours sur la foi du rapport d’expertise que GDF, au titre des contreparties à la fusion demandées par Bruxelles, devrait céder 21% de ses contrats gaziers en France.

“21% du volume de gaz vendu en France par GDF va être cédé”, a affirmé Eric Roulot, le secrétaire de la fédération CGT énergie.

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Les PDG de Gaz de France Jean-Francois Cirelli (d) et de Suez Gérard Mestrallet, le 28 février 2006 à Paris (Photo : Joel Saget)

“Si on ajoute aux 50 térawattheures (l’équivalent de 10% des approvisionnements) les gas release et les autres contrats d’approvisionnement on arrive à 21%, c’est deux fois plus que ce qu’annonce la direction”, a-t-il précisé.

Contactées par l’AFP, Suez et GDF ont affirmé que “ce sont 10% des volumes de gaz” du nouveau groupe “qui vont être cédés à la concurrence”. Ces deux groupes avaient “formellement” démenti mardi le taux de 10% d’approvisionnement avancé par la CGT-Energie. Suez et GDF ont par ailleurs adressé mercredi à la Commission européenne leurs propositions de contreparties à la fusion. Bruxelles devrait rendre sa décision le 8 novembre.

Selon un accord conclu mardi entre le PS et l’UMP, l’Assemblée nationale devrait voter mardi 3 octobre le projet de loi sur l’énergie privatisant GDF en vue de son mariage avec Suez. Le même jour, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC ont appelé gaziers et électriciens à une journée nationale d’action pour défendre la “destruction d’un bien public”, avec arrêts de travail, manifestations et rassemblement national à Paris.

 23/09/2006 07:38:53 – © 2006 AFP