GB : baisse relative du nombre de chômeurs

 
 
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Un travailleur en Angleterre (Photo : Nicolas Asfouri)

[13/09/2006 16:52:00] LONDRES (AFP) Le nombre de chômeurs a décru cet été au Royaume-Uni pour la première fois depuis janvier, mais cette baisse toute relative ne méritait pas l’annonce en avant-première du Premier ministre Tony Blair.

Le nombre de personnes inscrites au chômage a baissé en août de 3.900 personnes, alors que les économistes attendaient une hausse de 5.000 personnes. Il a aussi décru d’un millier de personnes en juillet, a annoncé mercredi l’ONS après avoir révisé ses chiffres du mois dernier. C’était sa première baisse depuis janvier.

Avec 950.100 personnes inscrites en août, le taux de chômage, au sens des statistiques britanniques, est de 3% depuis mars dernier, une stabilité qui s’explique par la hausse de la population active, entretenue par l’immigration et par le maintien au travail des plus âgés.

Mais au sens du Bureau international du travail (BIT), qui permet les comparaisons entre pays, le nombre de chômeurs a augmenté de 93.000 sur les trois mois mai-juillet par rapport à février-avril, à près de 1,7 million de personnes, et son taux est passé de 5,2 à 5,5%. Il était de 4,7% l’an dernier à même époque.

Le taux britannique paraît enviable comparé aux 7,8% enregistrés en zone euro. Mais celle-ci suit exactement la pente inverse: le chômage y était supérieur de 0,8 point en juillet 2005, à 8,6%.

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Le Premier ministre britannique, Tony Blair, devant le 10 Downing Street, le 13 septembre 2006 à Londres (Photo : Odd Andersen)

Parallèlement, le taux d’emploi a baissé de 0,1 point sur les trois mois achevés en juillet, en baisse de 0,2 point par rapport à la même période de l’an dernier. Mais le nombre de personnes au travail a atteint fin juillet 28,97 millions de personnes, un plus haut depuis le début de cette statistique en 1971.

Tony Blair, contraint la semaine dernière par son propre camp à annoncer qu’il libérerait le pouvoir dans les 12 mois, n’avait pu s’empêcher mardi d’annoncer la baisse du nombre de chômeurs aux délégués de la confédération syndicale Trades Union Congress (TUC), réunis en congrès à Brighton, dans le sud de l’Angleterre.

“Je pense que nous verrons demain pour la première fois depuis quelques mois, une baisse du chômage, ce qui est une très, très bonne nouvelle”, avait déclaré M. Blair.

Ces propos avaient fait monter la livre, les marchés y voyant une indication de rapide nouvelle hausse de taux par une Banque d’Angleterre rassurée sur la santé économique du pays. La BoE a déjà porté son taux directeur de 4,5% à 4,75% en août. Dès mardi, l’opposition avait accusé M. Blair de naïveté.

En effet, même si les gouvernements y ont accès un peu en avance, la divulgation de ces chiffres est soumise dans tous les pays à un strict embargo, afin que les marchés en prennent connaissance à la même heure.

En France, il n’est pas rare qu’un membre du gouvernement ait du mal à tenir sa langue à la veille de la publication d’un bon chiffre, mais l’effet sur la monnaie commune est plus diffus.

L’ONS a annoncé mercredi “être en train d’étudier dans quelles circonstances” M. Blair avait pu ainsi donner des chiffres “avant la date de leur publication”.

Un porte-parole du 10 Downing Street a assuré que M. Blair “n’avait fait qu’évoquer une tendance globale en termes généraux”, mais que “si cela posait problème, ce serait pris en compte à l’avenir”.

Le secrétaire général du TUC, Brendan Barber a estimé pour sa part que la hausse du niveau de chômage était “inquiétante”, soulignant que 90.000 postes avaient été supprimés dans l’industrie l’an dernier.

 13/09/2006 16:52:00 – © 2006 AFP