Tunisie-Pakistan : Du potentiel, rien que du potentiel

 
 


pakistan150.jpgPolitiquement proches, la Tunisie et le
Pakistan n’ont économiquement rien fait de significatif à ce jour sur le
plan bilatéral. Néanmoins, les deux pays semblent déterminés à rattraper le
temps perdu.

Après l’Afrique du Sud, un pays avec lequel la Tunisie commence à tisser des
liens économiques, le Centre de Promotion des Exportations (Cepex) a proposé
aux opérateurs tunisiens, mardi 22 août, un «focus» sur les relations tuniso-pakistanaises, animé
par, outre M. Férid Tounsi, président-directeur
général du Cepex, par leurs excellences Zouheir Dhaouadi et Fayez Mohammed
Khoso, respectivement ambassadeur de Tunisie à Islamabad et du Pakistan à
Tunis.

Constat devenu désormais classique pour les relations de la Tunisie avec bon
nombre de pays et valable aussi concernant le Pakistan : «des relations
politiques excellentes depuis l’indépendance et bien avant», souligne en
choeur les deux ambassadeurs, et «des relations économiques moins fortes»
-et c’est un euphémisme. Pourtant, souligne M. Dhaouadi, il existe des
opportunités. «La Tunisie peut être une porte d’entrée en Europe pour les
industriels pakistanais, à des investissements réalisés dans notre pays. On
peut essayer de convaincre les Pakistanais, qui fabriquent notamment des
instruments médicaux labellisés «Made in Germany», d’utiliser la Tunisie
comme centre de réexportation vers l’Europe. De son côté, le marché
pakistanais peut, lui aussi, être pour nous une porte d’entrée en Asie
centrale», analyse l’ambassadeur de Tunisie.

Au Pakistan et dans les pays voisins (Afghanistan, Tadjikistan, Chine, Inde
et Iran), la Tunisie peut exporter des produits agricoles, notamment ses
dattes et son huile d’olive qui y jouissent d’une image très forte et sont
considérés «comme des produits de luxe et exotiques, à l’instar du caviar en
Europe», note l’ambassadeur de Tunisie. «Quel que soit le produit exporté au
Pakistan, les gens seront satisfaits en raison de la bonne qualité de vos
produits», appuie l’ambassadeur Fayez Mohammed Khoso.

La Tunisie «peut également y acheter mieux et moins cher qu’ailleurs dans
certains secteurs comme le bois et l’ameublement», soutient M. Dhaouadi.
«Nous avons une grande variété de produits exportables en Tunisie. Nos
produits sont très bons et moins cher», affirme le diplomate pakistanais.

Dans le domaine agricole, l’ambassadeur pakistanais donne l’exemple du riz
produit dans son pays et dont la qualité est, selon lui, la meilleure au
monde. De plus, «il coûte moins de 1 dinar le kg, alors que le riz vendu
dans les grandes surfaces en Tunisie l’est à 2,5 dinars le kg», argumente le
diplomate pakistanais.

Devant la faiblesse des relations économiques entre la Tunisie et le
Pakistan, l’ambassadeur de Tunisie en conclut qu’«il est clair que les deux
pays ont besoin de mieux se connaître».

Pour cela, le Cepex se propose, comme l’a annoncé son patron, d’oeuvrer à
combler le déficit en matière d’information sur les opportunités dans les
deux pays et, surtout, d’organiser des missions d’hommes d’affaires
tunisiens au Pakistan en 2007. Mais l’ambassadeur de Tunisie pense qu’«il
faut rapidement définir le concept» -par lequel les hommes d’affaires
tunisiens vont aborder le marché pakistanais-, ainsi que «la méthode et y
aller pour développer les relations entre les deux pays et se vendre comme
porte d’entrée des investisseurs pakistanais en Europe et dans d’autres
régions».

Désireux lui aussi de favoriser le décollage rapide des relations
commerciales et du partenariat entre les deux pays, l’ambassadeur Fayez
Mohammed Khoso a annoncé sa décision d’octroyer «le même jour» le visa aux
hommes d’affaires tunisiens désireux de se rendre au Pakistan, et demandé à
son collègue tunisien «d’en faire de même avec les hommes d’affaires
pakistanais».