La motorisation américaine de l’A380 atténue les difficultés récentes

 
 
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L’Airbus A380 équipé d’une motorisation américaine, le 25 août 2006 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, lors d’un vol d’essai (Photo : Lionel Bonaventure)

[25/08/2006 16:58:58] TOULOUSE (AFP) Le premier essai en vol avec une motorisation américaine, vendredi à Toulouse-Blagnac, de l’Airbus A380, le plus grand avion de ligne au monde, est présenté par l’avionneur européen comme un signe de bonne santé du programme, après les récentes turbulences liées à l’annonce de retards de livraison des premiers exemplaires.

Le dernier des cinq A380 dits “de développement” (essai), le seul à être équipé de quatre moteurs Engine Alliance (General Electric associé à Pratt et Whitney) de 37 tonnes chacun de poussée, a décollé à 10H00 pour un vol de quatre heures et dix minutes au dessus du sud-ouest de la France.

Dès son retour sur le tarmac, sous une pluie battante, le commandant de bord Guy Magrin a salué un “mariage réussi” entre l’avion et le nouveau moteur, et s’est dit “stupéfait par la qualité (des moteurs) dans des conditions météorologiques difficiles”.

Claude Lelaie, directeur des essais en vol d’Airbus, s’est dit “convaincu des bonnes performances” de ces réacteurs.

“Il n’y a pas de problème de délai”, a expliqué Richard Carcaillet, responsable marketing pour l’A380, insistant sur la “position équilibrée” entre les deux motoristes, Engine Alliance et Rolls Royce, pour équiper le très gros porteur européen.

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L’Airbus A380 équipé d’une motorisation américaine, le 25 août 2006 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, lors d’un vol d’essai (Photo : Lionel Bonaventure)

En juin dernier, l’avionneur avait dû annoncer un “recalage” de six à sept mois “pour des raisons industrielles” des livraisons prévues de son avion géant.

“On est sur le plan prévu des essais en vol, cette étape est un peu de la routine, pour voir si les système attelés aux moteurs comme les circuits hydrauliques fonctionnent correctement”, a souligné Jacques Rosay, chef des pilotes d’essai. Trois autres A380 effectuaient d’ailleurs d’autres essais vendredi à partir de Toulouse.

Depuis le premier essai de l’A380 le 27 avril 2005, les quatre A380 d’essai, tous équipés de réacteurs Rolls Royce, comptent 1.800 heures de vol et plus de 575 vols.

Pour faire oublier ses déconvenues de juin, qui avaient entraîné pour partie le départ de son PDG Noël Forgeard et une chute spectaculaire des actions de sa maison mère EADS, Airbus avait décidé vendredi de donner un aspect solennel à l’évènement.

Jean-Marc Thomas, président d’Airbus France, Claude Lelaie et Charles Champion, directeur du programme A380, accueillaient au pied de la passerelle les cinq membres de l’équipage vêtus de combinaisons orange, sous les applaudissements de membres du personnel et des représentants des clients de l’A380 et du motoriste.

Philipp Provencher, directeur du programme Airbus chez Engine Alliance, a salué dans ce premier vol d’essai “une très grande étape”. Il a mis en avant le caractère “international” des moteurs américains, comportant notamment des pièces “fabriquées en Allemagne et en Belgique”, et a rappelé que son entreprise équipait “58%” des quelque 140 commandes fermes de l’A380.

Les moteurs représentent environ 30% du prix catalogue (228 millions d’euros) de ce quadriréacteur à deux ponts qui peut emmener jusqu’à 850 passagers dans sa version charter.

Le tout premier exemplaire doit être livré fin 2006.

Prochaine étape pour Airbus, début septembre avec quatre vols “habités” Toulouse-Toulouse, dont un de nuit, d’une durée de 7 heures à 15 heures chacun, destinés à “tester absolument à fond tous les systèmes cabine” (sièges, climatisation, repas, loisirs, toilettes, etc.), a expliqué Jacques Rosay.

Pour ce faire, dans chaque vol, 474 “vrais-faux passagers”: des salariés de l’entreprise, tirés au sort parmi 15.000 volontaires dans le monde entier.

 25/08/2006 16:58:58 – © 2006 AFP