GB : annulations de vols au départ de Londres-Heathrow menacé de paralysie

 
 
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Un avion décolle de l’aéroport britannique de Gatwick, le 13 août 2006 (Photo : Ben Stansall)

[14/08/2006 07:09:11] LONDRES (AFP) L’aéroport de Londres-Heathrow, le plus important d’Europe, a été proche de la paralysie dimanche, mais la baisse du niveau d’alerte annoncée dans la nuit devrait permettre d’alléger les lourdes mesures de sécurité prises après la découverte d’un complot terroriste présumé au Royaume-Uni.

Les autorités britanniques et américaines ont annoncé quasi-simultanément une baisse d’un degré du niveau d’alerte terroriste, qui était à son point maximal. Cette mesure va se traduire immédiatement dans chaque pays par un allègement des mesures de sécurité dans les aéroports et les avions où les passagers seront à nouveau autorisés à emporter avec eux un bagage à main et un ordinateur portable.

Le ministre britannique de l’Intérieur John Reid a expliqué que la baisse du niveau d’alerte avait été décidée parce que “la police pensait avoir arrêté les principaux suspects du complot présumé (contre des avions en vol entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis) la semaine dernière”.

“Je veux souligner cependant que le changement de niveau d’alerte ne signifie pas que la menace a disparu”, a précisé le ministre.

“Il y a encore une très grave menace d’attentat. Le niveau d’alerte est placé à +grave+, ce qui indique une haute probabilité de tentative d’attentat terroriste et je demande instamment au public de rester vigilant.”

Dimanche matin, un tiers du trafic aérien prévu (600 vols au départ) a d’emblée été annulé, de longues files d’attente débordaient des aérogares jusque dans les aires de stationnement et quelque 500 passagers ont passé la nuit de samedi à dimanche à Heathrow, selon un porte-parole de l’aéroport.

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Un agent de sécurité vérifie les affaires des passagers à l’aéroport de Gatwick, à Londres, le 13 août 2006 (Photo : Ben Stansall)

20% des vols étaient annulés aux aéroports de Londres-Gatwick et de Londres-Stansted. La situation était en revanche proche de la normale, malgré des retards, à Manchester et à Glasgow (Ecosse).

L’aéroport d’Heathrow, asphyxié par les nouvelles mesures de sécurité, a menacé les compagnies aériennes de leur interdire d’utiliser ses services si elles ne réduisaient pas leur trafic de 30%, selon le quotidien The Times.

Tony Douglas, directeur exécutif d’Heathrow, l’aéroport le plus important d’Europe, a donné instruction à toutes les compagnies aériennes ayant programmé dimanche trois vols ou plus, de présenter un nouveau programme “démontrant et documentant une réduction de 30% des vols de passagers au départ”, dans un email dont The Times a obtenu copie.

La compagnie British Airways (BA) a indiqué dimanche qu’elle “s’était conformée à la directive du gestionnaire des principaux aéroports britanniques, BAA, d’annuler 20% de ses opérations demain (lundi)”. BA a également annulé tous ses vols intérieurs à partir de Gatwick, le second plus important aéroport de Londres.

Samedi, le directeur général de BA, Willie Walsh avait critiqué le gestionnaire des aéroports: “BAA est incapable de fournir une procédure solide de fouilles, de contrôle et d’enregistrement des bagages à Londres-Heathrow, ce qui nous oblige à annuler des vols et à en faire décoller d’autres sans la totalité des passagers prévus”.

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Les mesures de restrictions à bord des avions après les attentats déjoués au Royaume-Uni

Michael O’Leary, dirigeant de la compagnie à bas coût Ryanair, a de son côté déploré les nouvelles mesures de sécurité “très dures” et estimé que “si la police ou du personnel réserviste de l’armée n’étaient pas appelés à la rescousse, les aéroports de Londres seraient paralysés d’ici quelques jours”.

“En Amérique, on mobilise les soldats (…) pour participer aux fouilles et aider aux contrôles de sécurité, ce qui accélère un peu les choses”, a surenchéri David Davis, chargé de l’Intérieur dans le cabinet “fantôme” de l’opposition conservatrice.

Outre les contrôles liés à l'”alerte maximale” en vigueur en Grande-Bretagne, l’une des causes des très longs délais à l’embarquement est l’attitude des autorités américaines qui réclament aux compagnies 34 renseignements sur chaque passager transatlantique. Elles exigent désormais ces données avant le départ, alors que ce contrôle avait auparavant lieu en vol.

 14/08/2006 07:09:11 – © 2006 AFP