la bouteille à moitié vide

 

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Par

Ibtissem

 

bouteillecuve240.jpgEncore

une fois, je me trouve dans ce Moyen-Orient profond et dans ce pays qui n’a

jamais été colonisé -y avait rien qui intéressait les colons, ni pétrole ni

minerai- sauf peut-être un port, Aden qui se trouve à Bab el Mandeb par

lequel passent les bateaux avant de ou après avoir traversé le canal de

Suez, ce sacré canal dont on vient de fêter les 50 ans de la nationalisation

; 50 ans c’est l’âge mur et chez nous aussi on a fêté les 50 ans

d’indépendance et presque les 50 ans de République.

 

Dans tout nouveaux pays, les acteurs ont changé et les jeunes qui gèrent

sont DANS LEUR MAJORITE NES APRES L’INDEPENDANCE COMME LA MAJORITE DES

lecteurs de mes papiers et de WMC.

 

Et si on examine le changement

des peuples et des sociétés, c’est peut-être dans le domaine des médias que

l’évolution était exponentielle, si les premières caravanes de sel

traversaient le rob el khali, vinrent ensuite les pigeons voyageurs et

ensuite les coursiers à cheval et enfin le train, l’électricité et

l’électronique et maintenant Internet, cet outil qui me permet à plus de

8.000 km de mes lecteurs de transmettre mes papiers à mon cher patron (!).

 

Car, si le mode de transmission

à changé le contenu des messages, hélas, ce contenu n’a pas beaucoup changé

et l’information devient un produit malléable et corvéable à merci, et le

récipiendaire se doit toujours d’être circonspect sur le contenu des

messages, et ce qui se passe ces temps-ci au Liban -ce cher pays des

Phéniciens- est l’exemple le plus significatif de cette ambiance

d’information et de désinformation.

 

Ce qu il faut se dire, c’est que

l’information est devenue un élément économique -ce qui explique que les 35%

de Tunisie Télécom coûte aussi cher- dont il faudra un jour définir une

unité de mesure : si l’or est compté en once, le pétrole en baril, le blé en

quintaux et l’eau en mètre cube, quelle unité devrait-on affecter à

l’information et son degré de crédibilité ? Et encore, une information

crédible ici, l’est encore moins ailleurs, car comme une bouteille, elle

peut-être considérée à moitié pleine ici, alors qu’elle sera considérée à moitié vide là-bas.

 

Mais ce qui est amusant souvent,

ce sont les historiens qui plusieurs siècles après révèlent la vérité des

faits et des choses et parfois ce sont des philosophes visionnaires qui

prévoient les vérités et parmi eux et les plus célèbres, on peut citer Ibn

Khaldoun.

 

Si je vous ai fait ce papier,

c’est que, au fond de ma chambre d’hôtel je zappe entre al Jazirah, tv5 et

CNN en cherchant à travers ces 3 chaînes, la vérité où l’information réelle

à travers tout ça, et souvent pour des raisons indépendantes de ma bonne

volonté le courant coupe, l’écran de la télé devient d’une noire vérité et

j’allume une bougie.

 

Au fait, si on appelait l’unité

d’information vraie la diogénie du nom de ce célèbre philosophe qui a

moitié nu en plein jour une bougie à la main cherchait la vérité.