Coup de chaud pour les restaurants et cafés désertés par les clients

 
 
SGE.UAP73.260706132148.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Des touristes se tiennent sous des brumisateurs installés à la terrasse d’un café de Saint-Tropez, le 20 juillet 2006 (Photo : Eric Estrade)

[26/07/2006 13:22:19] PARIS (AFP) La canicule qui sévit actuellement en France touche de plein fouet les cafés et restaurants désertés, surtout le midi, par les consommateurs qui préfèrent se réfugier dans leur bureau climatisé, havre de fraîcheur.

“Le midi, l’activité au niveau de la restauration et des cafés, notamment à Paris, est très mauvaise”, observe Hervé Dijols, vice-président du Synhorcat, Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs.

“La profession enregistre actuellement pour les bars, brasseries et restaurants, avec ou sans terrasse et non climatisés, une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 30 à 40%, c’est énorme”, a-t-il précisé à l’AFP.

Le soir, “c’est moins dramatique”, la fréquentation est meilleure. Mais, les gens ont adopté l’horaire espagnol, les restaurants ne commençant à se remplir qu’entre 21H00 et 22H00.

Seules, les “saladeries” tirent leur épingle du jeu avec une hausse de 15% de leurs ventes le midi, tout comme les chaînes de restauration et certains établissements dotés de climatisation, relève le Synhorcat.

Les restaurants avec terrasse ne rencontrent pas plus de succès. “Il y fait trop chaud, les parasols font effet de serre, et très peu de terrasses sont équipées de brumisateurs d’extérieur”, indique le Synhorcat.

Accablés par la chaleur, les Français n’ont pas spécialement envie d’aller consommer le traditionnel steak-frites au restaurant. Ils évitent de mettre le nez dehors, préférant la fraîcheur de leur bureau climatisé pour consommer tranquillement salades, sandwichs ou fruits.

SGE.UAP73.260706132148.photo01.quicklook.default-163x245.jpg
Un homme se désaltère, rafraîchi par un brumisateur, sur une terrasse du centre de Montpellier, le 12 juillet 2006 (Photo : Dominique Faget)

Car côté climatisation, tout reste à faire dans la restauration. Moins de 10% des restaurants existants en sont équipés, souligne le porte-parole de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie).

“La canicule, cela ne dure qu’environ trois semaines, et pour si peu de temps, cela ne justifie pas les fortes dépenses qu’implique l’installation de la climatisation”, estime-t-il. Et ces derniers temps, les restaurateurs ont privilégié les investissements prioritaires consacrés à l’application de la législation concernant la sécurité (incendie, travaux pour un meilleur accès des handicapés, mise aux normes des cuisines…), précise-t-il.

Toutefois, on observe cette année 30% de demandes de devis en plus qu’à l’accoutumée auprès des installateurs de climatisation, “et au moins 10% d’entre elles devraient être suivies d’un passage à l’acte, car il faut attirer la clientèle”, relève le porte-parole de l’UMIH. Un chiffre que confirme la Fédération Climsure (installation de climatisation).

Autre conséquence de la chaleur: les consommateurs ne boivent plus de soft-drinks ou de bière au café. “Au dessus d’une température de 29 degrés, ils ne boivent plus que de l’eau”, indique-t-il. Un sérieux manque à gagner pour les cafetiers et restaurateurs.

Au restaurant, les consommateurs délaissent les apéritifs, les cafés et digestifs, et là encore l’eau remplace souvent le vin. Le midi, un seul plat léger est de rigueur. Les clients recourent aussi aux formules: une entrée, un plat ou un plat, un dessert, pour des budgets allégés.

 26/07/2006 13:22:19 – © 2006 AFP