Les patrons et la bourse de Tel Aviv misent sur une “guerre courte”

 
 
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Le gouverneur de la Banque d’Israël Stanley Fischer, le 25 septembre 2005 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

[17/07/2006 10:04:33] JERUSALEM (AFP) Les chefs d’entreprise israéliens, la bourse de Tel Aviv ainsi que les investisseurs étrangers misent sur une crise courte entre Israël et le Hezbollah afin de limiter les dégâts pour une économie en pleine croissance.

Les tirs de roquettes dans le nord du pays ont provoqué une paralysie partielle de l’activité économique dans cette région, notamment à Haïfa, centre de l’industrie lourde du pays où huit Israéliens ont été tués jeudi par ces bombardements.

Les recettes touristiques, qui avaient connu un boom depuis le début de l’année, risquent d’être sérieusement affectées, tandis que les indices à la bourse de Tel Aviv ont pris des allures de montagnes russes.

La monnaie israélienne, le shekel, a également été malmenée sans pour autant s’effondrer face au dollar et à l’Euro.

Pour le moment toutefois, les investisseurs étrangers n’ont pas déserté le marché. Selon des experts financiers cités par la presse, certains d’entre eux ont profité de la baisse des cours pour acquérir à bon prix des valeurs.

L’indice TA-25, qui regroupe les 25 plus importantes capitalisations, avait chuté de plus de 8,3% mercredi et jeudi derniers au début des affrontements. Mais à la réouverture du marché dimanche, la cote, après avoir cédé 4%, a clôturé sur une hausse de 3,2%, la plus importante depuis décembre 2003. Lundi matin en revanche, l’indice a de nouveau piqué du nez en cédant 1,77%.

Sur le front macro-économique, le Trésor estime à plusieurs centaines de millions de dollars le coût matériel de cette crise, notamment pour les destructions de maisons privées et de bâtiments publics occasionnées par les roquettes.

Mais le ministre des Finances Avraham Hirshson ainsi que le gouverneur de la Banque d’Israël Stanley Fischer, se veulent rassurants.

“Notre économie est très solide, il n’y a aucune raison de s’inquiéter”, a affirmé M. Hirshson en se fondant sur une croissance qui, au premier semestre, a atteint 6% en rythme annuel. Selon un responsable du Trésor, “si la guerre actuelle dure deux semaines, l’impact sera limité. Le seul changement portera sans doute sur le report d’une coupe de quelque 400 millions de dollars qui devait intervenir l’an prochain dans le budget de la Défense”.

Pour prévenir des craintes des investisseurs locaux et étrangers, le ministre a assuré qu’il n’avait aucune intention de laisser filer le déficit du budget pour financer les opérations en cours. Ces dépenses seront assurées par des coupes pratiquées dans les budgets des autres ministères, afin que le déficit du budget reste dans les limites des 3% du Produit Intérieur Brut, assure ce responsable, qui requiert l’anonymat.

Le chefs d’entreprises dans leur ensemble affichent aussi leur confiance. “Pour le moment, la situation est sous contrôle”, affirme-t-on à l’Association des Industriels. Selon la principale organisation patronale, l’essentiel est que le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité de la production des entreprises et des exportations.

Eli Horowitz, un des dirigeants de Teva, l’entreprise vedette israélienne, numéro un mondial dans le secteur des médicaments génériques, estime que “même une attaque de missiles contre Tel Aviv ne changera pas la situation économique”.

La banque internationale HSBC a, en revanche, fait preuve de plus de réserves dans un rapport sur l’économie israélienne. “Il est évident qu’il est trop tôt pour savoir où tout cela va mener, mais la réaction extrême d’Israël amène à quelques réflexions (…) Si les violences actuelles se prolongent, il faut s’attendre un recul persistant du PIB”, prévoit cet établissement basé à Londres.

 17/07/2006 10:04:33 – © 2006 AFP