Entreprise : Le Sud-est a soif d’exportation

 
 


export2_200106.jpgInscrit de manière marginale dans la dynamique d’exportation, le
Sud-est veut rattraper son retard dans ce domaine. Et va pour cela
bénéficier, à l’avenir, d’une déclinaison régionale de la politique d’appui
aux exportations, destinée à lui permettre de mieux accéder à l’expertise et
aux moyens financiers mis à la disposition des exportateurs.

80 entreprises exportatrices (soit près de 12% du total qui s’élève à 3.564
sociétés), et seulement 74.487 dinars de recettes, ce qui représente moins
de 5% des recettes d’exportation du pays (3.686 668,6 dinars) durant les
trois premiers mois de l’année en cours : ces chiffres démontrent bien le
faible rôle des exportations dans l’économie des trois gouvernorats du
Sud-est (Gabès, Médenine et Tataouine).

Etabli lors de consultations à plus petite échelle organisées dans le
District du Sud-est, ce diagnostic a servi de base à l’élaboration de
propositions en vue de donner un coup de fouet aux exportations régionales,
lors de la Consultation du Sud-est organisée le 5 juillet 2006 à Djerba.

En inaugurant cette manifestation, M. Mondher Zenaïdi, ministre du Commerce
et de l’Artisanat, a notamment souligné le fait que son organisation
constitue une «une indication claire de l’importance du secteur commercial
et des services et du rôle sans cesse grandissant qu’il assume dans
l’économie nationale» et traduit la «prise de conscience de l’importance des
défis que posent les transformations économiques
mondiales, et la nécessité de trouver les meilleurs moyens de s’y adapter et
de tirer profit des opportunités qu’elle offre et réduire leurs retombées
négatives».

Le Sud-est, c’est indéniable, a une grande soif d’exportation. Les
interventions des opérateurs économiques lors de la rencontre de Djerba en
ont apporté la preuve, si besoin est. Mais si les réalisations de la région
dans ce domaine sont encore très faible, c’est parce qu’elle souffre de
nombreuses lacunes mises en exergue par le rapport de la Consultation pour
le district du Sud-est : faible engagement des entreprises dans
l’exportation, incapacité à assurer un approvisionnement régulier des
exportateurs, ignorance des encouragements accordés à cette catégorie
d’opérateurs, manque de cadres et de main-d’oeuvre qualifiée, faible
engagement dans la mise à niveau et absence des groupements professionnels
et des organismes d’appui, ce qui oblige les opérateurs du Sud-est à
solliciter les prestations de leurs représentations éloignées se trouvant à
Sousse et à Sfax.

A Djerba, les participants à la consultation se sont, par exemple, plaints
de l’impossibilité pour les opérateurs économiques de la région d’accéder
aux prestations des conseillers en exportation, basés pour la plupart dans
le Nord et plus particulièrement à Tunis.

Tout cela veut dire que la région n’est que faiblement inscrite dans la
dynamique de l’exportation et qu’il lui faudra beaucoup de temps et
d’efforts pour s’arrimer à ce train. D’autant que la Tunisie s’est fixée des
objectifs très ambitieux en matière d’exportation, pour les dix années à
venir.

Qualitativement, le pays veut élargir l’éventail des produits/services
exportés et diversifier ses débouchés en ciblant de nouveaux marchés.

Quantitativement, la Tunisie ambitionne d’atteindre un taux de croissance de
son produit intérieur brut de 6,3% durant la décennie 2007-2016 (contre 5%,
au cours des dix dernières années). Il lui faudra pour cela augmenter ses
exportations de 5% en prix constants durant la 11ème plan (2007-2011) et de
7,2% pendant le 12ème (2012-2016). La contribution de l’exportation au taux
de croissance de l’économie devrait, par conséquent, passer de 23,9% durant
le 10ème plan, à 38,7% et 48,4% successivement durant les deux plans
suivants. Ce qui oblige à développer la compétitivité du produit tunisien,
diversifier la production et améliorer l’offre destinée à l’export.

Vaste programme dont la réalisation passe par un redéploiement des moyens
logistiques, techniques et financiers de l’appareil d’appui aux
exportations, au profit des régions qui, comme le Sud-est, en ont jusqu’ici
moins profité que le reste du pays. Un redéploiement qui va se faire dans le
cadre d’une politique régionale d’appui à l’exportation, dont le principe a
été retenu, et qui vise à mettre l’expertise et les moyens financiers des
organismes d’appui à l’exportation à la portée des entreprises de la région.