Etats-Unis : GM d’accord pour ouvrir des discussions avec Renault-Nissan

 
 
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Montage des logos de Renault, General Motors et Nissan

[07/07/2006 21:36:29] DETROIT (AFP) Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé vendredi qu’il était d’accord pour entamer des discussions avec le groupe franco-japonais Renault-Nissan en vue d’une alliance éventuelle, tout en faisant preuve d’une certaine mesure.

“Le conseil d’administration a autorisé la direction à prendre en considération les idées que les deux autres groupes ont à étudier les bénéfices potentiels d’une telle alliance, afin d’aider les administrateurs à prendre leur décision”, a indiqué GM dans un communiqué.

“Nous allons entrer en discussions avec les directions de Renault et de Nissan avec un esprit ouvert”, a pour sa part déclaré le PDG de GM Rick Wagoner, cité dans le même communiqué.

A Paris, le groupe Renault-Nissan a déclaré que “les conditions sont désormais réunies” pour démarrer ces discussions.

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Les chiffres-clés de Renault, Nissan et GM

La direction de GM, qui n’est pas à l’initiative de ce projet, a fait montre d’une certaine modération en soulignant le caractère “exploratoire” de ces négociations, sachant que les contours d’une telle alliance –achat groupé de composants, mise en commun de la production, participations croisées…– ne sont pas encore connus.

Les dirigeants des deux groupes devraient se rencontrer prochainement mais aucun calendrier n’a été fixé officiellement. Certains observateurs évoquent la semaine prochaine. GM a indiqué que Rick Wagoner avait contacté le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, et que les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer “à une date ultérieure”.

“GM a beaucoup d’expérience en matière d’alliances”, a rappelé Rick Wagoner. “Certaines ont apporté des bénéfices significatifs” au niveau commercial et financier, a-t-il reconnu, mais “étant donné la complexité de toute relation potentielle, ce projet doit être étudié avec soin quant à ses avantages avant d’arriver à toute conclusion”.

L’idée initiale d’un rapprochement entre les trois constructeurs a été lancée il y a une semaine par l’investisseur milliardaire américain Kirk Kerkorian. Premier actionnaire individuel de GM avec 9,9% du capital, il fait pression depuis plusieurs mois sur la direction de GM pour imposer ses vues sur le redressement du groupe.

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Montage de photos du PDG de GM Rick Wagoner, de l’investisseur américain Kirk Kerkorian et de Carlos Ghosn, président de Renault et de Nissan (de GàD)

La société d’investissements du milliardaire, Tracinda, a fait part de sa satisfaction, tout en demandant la création d’un comité au sein du conseil d’administration de GM afin de mener “une évaluation complète et objective” du projet.

M. Kerkorian n’avait pas au préalable sollicité l’avis de Rick Wagoner, qui à ce jour n’a pas affiché son enthousiasme pour une telle opération, alors que le groupe en est encore aux débuts d’une lourde restructuration en Amérique du Nord.

Renault-Nissan avaient donné une suite favorable à l’idée de Kirk Kerkorian mais souligné que GM devait aussi être d’accord.

GM a mis en avant la nécessité de faire progresser sa restructuration comme argument pour approcher prudemment l’idée d’une telle alliance. Ce redressement, qui contient aussi des changements de fond dans la stratégie du groupe, est destiné à restaurer les bénéfices et à regagner des parts de marché en Amérique du nord.

“Il est crucial pour GM de rester concentré sur la mise en oeuvre de notre plan de restructuration”, car celui-ci “reste une priorité de premier ordre”, a fait valoir GM.

La décision de GM “est un geste prudent”, estime l’analyste Dennis Virag, d’Automotive Consulting Group, mais “au final, il n’est pas certain que cela débouche sur un rapprochement”. Ces constructeurs “ont tous des problèmes internes significatifs à régler avant de s’occuper de questions extérieures”.

GM a perdu 10,6 milliards de dollars l’an dernier mais a réussi à sortir du rouge au 1er trimestre 2006, recueillant les premiers fruits de sa restructuration, qui prévoit la suppression de quelques 30.000 emplois et la fermeture d’une douzaine d’usines.

 07/07/2006 21:36:29 – © 2006 AFP