Japon : de bonnes nouvelles économiques laissent augurer une hausse des taux

 
 
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Des hommes d’affaires japonais passent devant un panneau d’affichage du cours de la Bourse, le 30 juin 2006 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[30/06/2006 10:40:26] TOKYO (AFP) Les bonnes statistiques économiques publiées vendredi au Japon confirment la solidité de la reprise et laissent augurer la fin prochaine de la politique monétaire de taux zéro.

Ainsi, l’Archipel est en situation de quasi plein emploi, avec un taux de chômage au plus bas depuis huit ans, et la déflation apparaît bel et bien vaincue, les prix à la consommation progressant pour le septième mois de suite.

“Avec des prix à la consommation affichant une légère inflation et un marché du travail se contractant, la Banque du Japon pourrait commencer à relever ses taux d’intérêt dès juillet”, prédit Yoshikiyo Shimamine, économiste à l’institut de recherches de Daiichi-life.

Son collègue de Nomura, Ryota Sakagami, est un peu plus prudent et parie sur un changement de politique monétaire “en août ou en septembre” à cause de la volatilité des marchés et de la controverse affaiblissant le gouverneur de la BoJ, impliqué dans une affaire de fonds de placements discrédité.

Le taux de chômage est tombé en mai à 4,0% de la population active, contre 4,1% en avril, pour revenir à son plus bas niveau depuis huit ans.

Fin mai, le nombre d’actifs à la recherche s’établissait à 2,77 millions, en baisse de 300.000 (-9,8%) sur un an, selon le gouvernement.

On comptait 107 offres d’emplois pour 100 demandes, soit trois offres de plus qu’à la fin avril.

Si la situation se tend pour les entreprises, dont certaines font face à une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée, les actifs, eux, sont en position de force.

“La situation de l’emploi est particulièrement impressionnante. Il devient de plus en plus facile de trouver un travail”, souligne M. Sakagami.

“L’embellie du marché de l’emploi devrait entraîner une hausse des dépenses des ménages dont bénéficiera la demande intérieure, qui devient le principal moteur de la reprise”, poursuit l’analyste.

Les économistes s’attendent à ce que la publication la semaine prochaine de l’enquête trimestrielle Tankan fasse état d’une amélioration du moral des patrons et d’une plus forte propension des entreprises à investir.

Quant à la déflation, elle semble bien appartenir désormais au passé.

Les prix à la consommation, hors produits frais, ont augmenté de 0,6% en mai sur un an, soit la septième hausse mensuelle consécutive, et la tendance est également positive pour juin selon l’indicateur avancé que constitue l’évolution des prix à Tokyo (+0,3% en juin).

“Puisque l’indice des prix à la consommation est positif, même en excluant les prix des produits pétroliers, il n’est peut-être plus nécessaire d’invoquer le mot +déflation+ comme un mantra”, a plaidé le secrétaire d’Etat à la Politique budgétaire, économique et financière Kaoru Yosano.

La BoJ, qui a abandonné en mai sa politique ultra-conciliante, ne fait pas mystère de son intention de procéder à une hausse “lente et progressive” de son taux directeur, tout en se refusant bien sûr à donner une date.

Mais le Premier ministre Junichiro Koizumi et plusieurs membres de son gouvernement ont exhorté à plusieurs reprises la banque centrale à ne pas se précipiter pour relever les taux, afin de ne pas tuer dans l’oeuf la reprise en cours.

 30/06/2006 10:40:26 – © 2006 AFP