La Bourse de Paris attend la fin du suspense d’Arcelor et de la Fed

 
 
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Conférence de presse d’un dirigeant d’Arcelor le 26 mai 2006 à Luxemboourg (Photo : Stéphane de Sakutin)

[24/06/2006 06:22:08] PARIS (AFP) La Bourse de Paris pourrait amplifier son rebond la semaine prochaine, à la faveur d’une possible fusion négociée entre Arcelor et Mittal, d’une réunion très attendue de la Fed et d’une batterie d’indicateurs susceptibles de rassurer les investisseurs.

Après un mois de chute qui l’avait ramené à ses niveaux de la fin 2005, le CAC 40 a montré des signes de rétablissement lors de la semaine écoulée, regagnant 2,61% pour terminer solidement installé au-dessus de la barre symbolique des 4.800 points, à 4.817,63.

Faute de résultats d’entreprises, les investisseurs ont à nouveau en ligne de mire le secteur de l’acier, qui pourrait connaître un formidable rebondissement dans la bataille farouche qui oppose depuis des mois les sidérurgistes ennemis Mittal et Arcelor.

Mittal Steel est “en discussions avancées” avec Arcelor en vue d’un rapprochement, a indiqué vendredi un porte-parole de Mittal, alors que le conseil d’administration d’Arcelor doit se réunir dimanche à Luxembourg pour trancher entre l’OPA de Mittal et son projet de fusion avec le russe Severstal.

L’issue de ces négociations est d’autant plus attendue que la cotation d’Arcelor a été suspendue mercredi, dans l’attente d’une clarification de la stratégie du groupe, qui s’était dans un premier temps opposé à son prédateur. L’action Arcelor a été suspendue à 35,02 euros, alors que Mittal pourrait offrir un prix bien supérieur (selon une source proche, Arcelor réclame 44 euros mimimum par titre), une prime qui ne manquerait pas de faire grimper le cours du sidérurgiste dès la reprise de cotation, à une date qui reste à fixer.

La Réserve fédérale américaine (Fed) sera également au centre de toutes les attentions: comme le prédisent depuis quelques semaines les économistes, son comité de politique monétaire devrait relever jeudi d’un quart de point son principal taux directeur, pour le porter à 5,25%. Cette décision a été largement anticipée par les marchés et a d’ailleurs alimenté la correction des indices boursiers depuis la mi-avril.

Mais les investisseurs espèrent des éclaircissements sur la stratégie de la Fed: poursuivra-t-elle ses mises en garde contre l’inflation, au risque d’effrayer encore les épargnants, ou se montrera-t-elle plus accommodante ? “Nous ne pensons pas que la Fed aura besoin d’intervenir de manière agressive pour freiner les pressions inflationnistes”, estime Marco Piersimoni, analyste au Crédit Agricole Asset Management, qui pense que le ralentissement actuel de l’économie américaine freinera la hausse des prix.

Une série d’indicateurs américains prévus dans les prochains jours pourrait justement confirmer ces espoirs d’une croissance encore solide mais plus modérée, susceptible de calmer les pressions inflationnistes et donc les ardeurs de la Fed.

Parmi ces chiffres, figurent les ventes de logements neufs et anciens en mai (lundi et mardi respectivement), la confiance des consommateurs en juin (mardi), l’estimation finale de la croissance au premier trimestre (jeudi), avant l’indice de confiance de l’Université du Michigan et l’indice PMI de Chicago (vendredi).

Enfin, l’incertitude devrait persister sur l’issue de la crise au sein du géant aéronautique EADS. Le groupe européen, dont l’action a déjà repris 17,6% après avoir perdu le quart de sa valeur le 14 juin, organisera bientôt une nouvelle réunion au sommet, alors que des schémas de réorganisation circulent déjà dans la presse, comme la suppression de la direction bicéphale et l’intégration plus poussée d’Airbus au sein de sa maison-mère.

 24/06/2006 06:22:08 – © 2006 AFP