Breton présente un budget 2007 sous le signe du “désendettement”

 
 
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Thierry Breton le 21 juin 2006 à la sortie de l’Elysée (Photo : Patrick Kovarik)

[22/06/2006 15:40:16] PARIS (AFP) Le gouvernement a placé jeudi le dernier budget de la législature sous le signe du “désendettement” en proposant de limiter l’augmentation des dépenses à un point de moins que l’inflation, un engagement qui n’a convaincu ni la gauche ni l’UDF.

Lors du débat d’orientation budgétaire pour 2007 à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances Thierry Breton a insisté sur “l’engagement national de désendettement”, “le coeur” de ce débat, selon lui.

L’objectif, a-t-il rappelé, est de parvenir “en 2010 au plus tard” à l’équilibre des comptes publics et à ramener l’endettement sous les 60% du produit intérieur brut (PIB).

Pour y parvenir, M. Breton table sur une poursuite de la croissance à la tendance actuelle de 2 à 2,5%, et envisage même la possibilité d’atteindre 3%.

L’enjeu est celui “de la maîtrise de l’ensemble des finances publiques”, a-t-il dit, avec des dépenses de l’Etat en progression de 0,8% en valeur seulement.

Il a également rappelé sa volonté de ramener le déficit public de 2,9% du PIB en 2005 à 2,8% cette année et en 2007 à “environ 2,5%”.

Face aux “critiques, interrogations, craintes” suscitées par l’annonce de la suppression de 15.000 postes de fonctionnaires dans le projet 2007, le ministre du Budget Jean-François Copé a affirmé qu’elle “ne compromettait en rien la qualité du service rendu aux Français”.

Sécurité, justice, défense, recherche et enseignement supérieur seront les priorités de ce budget 2007 qui vise aussi à “prendre date” avec la gauche à moins d’un an des élections, a-t-il ajouté.

Si les UMP Gilles Carrez et Pierre Méhaignerie ont salué des “orientations solides et sérieuses”, PS, PCF et UDF n’ont pas ménagé leurs critiques.

Didier Migaud (PS) a dénoncé les “échecs répétés” du gouvernement. Selon lui, “la dette publique a explosé de plus de 10 points de PIB en seulement quatre années” et “l’amélioration optique du solde budgétaire n’a été obtenue qu’après beaucoup d’acrobaties comptables contestables et contestées”.

Charles de Courson (UDF) a déploré que “le gouvernement continue à retenir des hypothèses économiques trop optimistes”. “Les deux derniers gouvernements depuis 2002 ont géré avec laxisme les finances publiques et le début d’une politique moins laxiste n’est pas encore à la hauteur”, a-t-il ajouté.

“Le budget 2007 sera une extraordinaire duperie”, a jugé Jean-Claude Sandrier (PCF).

Interrogés dans le cadre du débat sur l’orientation des finances sociales -pour la première fois intégrées au débat d’orientation budgétaire-, les ministres chargés de la Sécurité sociale Xavier Bertrand et Philippe Bas ont rappelé que l’objectif fixé était un retour à l’équilibre du régime général de la sécurité sociale “à l’horizon 2009”.

Ils poursuivront ainsi dans la voie de la “maîtrise médicalisée” des dépenses d’assurance maladie, avec un objectif de progression annuelle de 2,2% en moyenne sur la période 2007-2009, ou chercheront à accroître le taux d’activité des seniors.

En réponse, Jean-Marie Le Guen (PS) a pointé l'”incurie vis-à-vis des finances de la sécurité sociale” et le “fiasco des réformes”. “Depuis cinq ans vous avez été mauvais en matière de croissance économique”, a-t-il ajouté.

Jacqueline Fraysse (PCF) a aussi dénoncé un “échec patent” puisque “deux ans après votre réforme de l’été 2004, toutes les branches sont dans le rouge”.

 22/06/2006 15:40:16 – © 2006 AFP