Arcelor risque de voir s’effondrer un pan entier de sa défense anti-Mittal

Par : Autres
 
 
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Le Pdg d’Arcelor Guy Dollé lors d’une conférence de presse, le 2 juin 2006 à Madrid (Photo : Javier Soriano)

[18/06/2006 16:27:35] PARIS (AFP) Le sidérurgiste Arcelor risque de voir s’effondrer un pan entier de sa défense anti-Mittal, des actionnaires étant en passe de faire échec à une opération de rachat d’actions qui reviendrait, selon eux, à donner le contrôle du groupe européen au russe Severstal.

Le numéro deux mondial de l’acier, convoité par le numéro un Mittal Steel, pourrait revenir sur son projet d’offre publique de rachat d’actions (OPRA), à cause de la fronde d’actionnaires hostiles au mariage russo-européen Severstal-Arcelor, ont indiqué à l’AFP des sources proches du sidérurgiste.

Dans son édition de samedi, le quotidien Le Figaro s’avançait même sur un report sine die de l’assemblée générale extraordinaire (AGE) d’Arcelor le 21 juin à Luxembourg censée entériner cette OPRA.

Mais cette AGE devrait être formellement “maintenue”, même si la résolution sur cette OPRA pourrait effectivement être remise en cause, ont précisé ces sources.

Il suffit d’un tiers des actionnaires présents lors de l’AGE pour repousser ce projet d’OPRA, prévu depuis des semaines.

Il s’agit d’un rachat massif de quelque 148 millions d’actions (puis leur annulation) à 44 euros par titre Arcelor, soit la distribution aux actionnaires d’un magot de 6,5 milliards d’euros. Une offre bien supérieure au cours actuel de 34 euros.

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Le PDG de Severstal, Alexeï Mordachov, le 26 mai 2006 à Luxembourg (Photo : Stéphane de Sakutin)

Les AG d’Arcelor attirent en général entre 35% et 50% de l’actionnariat. Il suffit donc de 12% à 17% de la totalité du capital du groupe pour voter contre l’OPRA.

D’après une source proche du dossier, Arcelor “a une idée assez claire depuis le milieu de la semaine” de la part d’actionnaires décidés à faire échec à ce projet.

Prenant les devants, son patron Guy Dollé a prévenu ce week-end dans l’hebdomadaire Investir qu’en cas de vote négatif mercredi, son groupe pourrait “procéder à des rachats d’actions en Bourse ou à une distribution exceptionnelle de dividende” pour gâter ses actionnaires.

A l’orgine, les actionnaires étaient alléchés par le principe de l’OPRA.

De fait, le dispositif a été imaginé pour leur faire cadeau de 6,5 milliards d’euros, histoire de les convaincre de ne pas apporter leurs titres à l’offre d’achat hostile de Mittal Steel sur Arcelor lancée mi-mai pour 25,8 milliards d’euros.

Mais des petits actionnaires sont depuis quelques semaines “ulcérés” par ce rachat de titres qui revient, selon eux, à transférer le contrôle d’Arcelor au sidérurgiste russe Severstal.

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Le Pdg de Mittal Steel, Lakshmi Mittal, le 15 juin 2006 à Bruxelles (Photo : Herwig Vergult)

L’alliance avec le groupe du milliardaire russe Alexeï Mordachov remonte à la fin mai. Selon le contrat de mariage, le russe doit prendre une part initiale de 32,2% d’Arcelor puis 37,5% après l’OPRA.

Cette fusion est destinée à barrer la route à Mittal Steel.

Des actionnaires minoritaires ont d’ores et déjà choisi la semaine dernière de voter “non” à l’OPRA.

Parmi eux, l’homme d’affaires franco-polonais Romain Zaleski qui détient 5% d’Arcelor. Première raison invoquée: l’OPRA déboucherait sur la prise de contrôle d’Arcelor par Severstal sans même que le Russe ne lance une OPA en bonne et due forme.

Même son de cloche du côté de l’Association française de défense des actionnaires minoritaires (Adam) de Colette Neuville, opposée à une opération qui ferait grimper mécaniquement la part de Severstal à plus du tiers du capital d’Arcelor.

“Bien sûr que je voterai contre. La société va distribuer l’argent aux actionnaires avec pour effet de faire passer le contrôle d’Arcelor à Severstal”, avait déclaré à l’AFP Mme Neuville.

Elle se dit porteuse des titres de 2,5% d’actionnaires d’Arcelor.

“La probabilité d’un rejet de l’OPRA est loin d’être nulle”, avait-elle estimé.

 18/06/2006 16:27:35 – © 2006 AFP

 

 

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Le Pdg de Mittal Steel,
Lakshmi Mittal, le 15 juin 2006 à Bruxelles

L’alliance avec le groupe du milliardaire russe
Alexeï Mordachov remonte à la fin mai. Selon le contrat de mariage, le russe
doit prendre une part initiale de 32,2% d’Arcelor puis 37,5% après l’OPRA.

 

Cette fusion est destinée à barrer la route à
Mittal Steel.

 

Des actionnaires minoritaires ont d’ores et
déjà choisi la semaine dernière de voter “non” à l’OPRA.

 

Parmi eux, l’homme d’affaires franco-polonais
Romain Zaleski qui détient 5% d’Arcelor. Première raison invoquée: l’OPRA
déboucherait sur la prise de contrôle d’Arcelor par Severstal sans même que
le Russe ne lance une OPA en bonne et due forme.

 

Même son de cloche du côté de l’Association
française de défense des actionnaires minoritaires (Adam) de Colette
Neuville, opposée à une opération qui ferait grimper mécaniquement la part
de Severstal à plus du tiers du capital d’Arcelor.

 

“Bien sûr que je voterai contre. La société va
distribuer l’argent aux actionnaires avec pour effet de faire passer le
contrôle d’Arcelor à Severstal”, avait déclaré à l’AFP Mme Neuville.

 

Elle se dit porteuse des titres de 2,5%
d’actionnaires d’Arcelor.

 

“La probabilité d’un rejet de l’OPRA est loin
d’être nulle”, avait-elle estimé.

 

 

© AFP 2006

Photo : Javier Soriano – Stéphane de Sakutin –
Herwig Vergult