TexMed 2006 : L’alerte qui vaut pour l’Europe, vaut pour la Tunisie !

 

TexMed 2006

___________________________________

Par
Maryam
OMAR

 

textil170406.jpgOccasion
privilégiée pour faire les comptes et nous avouer sincèrement les faiblesses
et les difficultés du textile/habillement tunisien, le Salon euro-
méditerranéen des professionnels du textile/habillement (TexMed) revient à
la charge après deux années d’éclipse. Deux ambitions y sont caressées selon
ses organisateurs : devenir un pôle d’attraction euroméditerranéen et une
‘’vitrine’’ du potentiel du secteur.

Ce n’est certainement pas le moment de nous voiler la face. Quelques
entreprises sont, courageusement, en train de se renouveler mais le gros des
troupes ne semble pas voir que le paysage invite pour le moins à une
vigilance tous azimuts.

Bien connus en Tunisie pour leurs enquêtes sans complaisance, les
consultants industriels Gherzi ont réalisé il y a quelques mois une étude où
ils dépeignent abruptement (comme il se doit) ce paysage du point de
perspective européen (nos premiers partenaires). Ils soulignent que les
quotas ont été éliminés, que les droits de douane ont été laminés et que le
certificat d’origine européen perd continuellement de son importance.

Ils rappellent également que la Chine et l’Inde se sont préparées et ont
investi dans le textile et l’habillement avec l’ambition de devenir un vrai
rouleau compresseur qui s’attaque aux marchés mondiaux dont ils visent à
court terme pas moins de 50% de parts. La Turquie est en train d’esquiver la
pression asiatique par une politique de pénétration des niches et des
segments spécialisés qui étaient réservés jusqu’à présent aux manufacturiers
européens.

Faut-il, pour autant, baisser les bras devant une telle déferlante ? Les
gens de Gherzi prennent soin de signifier que la question ne se pose pas
puisque les atouts de l’industrie manufacturière européenne sont capables de
faire face moyennant quelques aménagements stratégiques urgents.

Pour récapituler, ils proposent un titre générique à l’effort qui est
demandé aux entreprises du secteur : ‘’Le développement avec des produits
sophistiqués en lieu et place de la politique d’institutionnalisation de la
pression sur les coûts empruntée jusqu’à présent’’. Une percée qualitative
qui vaut aussi bien pour nos premiers partenaires que pour nous.