Acier : l’OPA de Mittal sur Arcelor est ouverte, Arcelor chute en Bourse

Par : Autres

 

Acier: l’OPA de Mittal sur
Arcelor est ouverte, Arcelor chute en Bourse

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Les chiffres clef d’Arcelor
et de Mittal 90 x 85 mm

La bataille de l’acier a officiellement
commencé jeudi sur les Bourses européennes avec le lancement de l’OPA à
environ 22 milliards d’euros de Mittal Steel sur Arcelor, farouchement
opposé à un mariage et dont le titre chute en Bourse.

 

Cette ouverture de l’OPA, près de quatre mois
après son annonce spectaculaire par Lakshmi Mittal, permet aux actionnaires
d’Arcelor d’apporter leurs titres à l’offre, une opération prévue jusqu’au
29 juin inclus.

 

Cette OPA –sans précédent dans le secteur
l’acier– a débuté en France, au Luxembourg et en Belgique où Arcelor est
coté.

 

Selon Mittal Steel, elle devrait démarrer
“prochainement” en Espagne et aux Etats-Unis.

 

Pour ce premier jour, l’action Arcelor souffre
en Bourse.

 

A 09H45 GMT, Arcelor cédait 2,68% à 31,97 euros
à la Bourse de Paris où l’indice CAC 40 gagne 0,12%. Dans la matinée, plus
de 1,2 million de titres du sidérurgiste européen avaient déjà changé de
mains, soit près de 40 millions d’euros, un volume d’échanges qui n’a rien
d’exceptionnel, selon les opérateurs boursiers.

 

Cette offre mixte valorise le groupe européen à
environ 22 milliards d’euros. Mittal propose pour chaque action Arcelor,
l’équivalent pour 75% en actions Mittal et le solde en numéraire.

 

Cette proposition mixte à 28,21 euros par titre
est conforme au projet d’OPA annoncé le 27 janvier à Londres par M. Mittal.

 

Mittal Steel a profité du démarrage de
l’opération pour réaffirmer sa confiance dans le succès de son raid.

 

“Nous pensons toujours que notre offre est très
attractive et structurée et donne accès aux actionnaires d’Arcelor au
formidable potentiel de croissance du groupe combiné, tout en leur apportant
une part conséquente en liquide”, a répété M. Mittal.

 

Depuis l’annonce de son projet le 27 janvier,
Mittal Steel est résolu à marier les deux premiers sidérurgistes mondiaux.
Son objectif: ériger un géant de 110 à 140 millions de tonnes d’acier par
an, loin devant les groupes japonais et chinois.

 

Un mastodonte Mittal/Arcelor raflerait près de
12% d’un marché mondial encore très morcelé mais dont les perspectives de
concentration sont alléchantes, surtout en Chine, en Inde ou en Europe de
l’Est.

 

Arcelor reste lui silencieux depuis plusieurs
jours.

 

L’information rendue publique dans le document
d’offre publié ce jeudi par les gendarmes boursiers européens “sera
complétée par une note en réponse qu’Arcelor devra publier au cours de la
période d’acceptation de l’offre”, avaient-ils précisé mardi.

 

Cette note comprendra notamment l’avis du
conseil d’administration d’Arcelor sur l’offre de Mittal. Le sidérurgiste
européen dispose de cinq jours pour donner sa position.

 

Le CA et les dirigeants d’Arcelor, emmenés par
le Français Guy Dollé, ont à de très nombreuses reprises, depuis près de
quatre mois, exprimé leur franche hostilité au projet de fusion avec Mittal
et ont tout fait pour le faire capoter.

 

Pour M. Dollé, “l’avenir d’Arcelor, c’est
Arcelor”, sans Mittal.

 

Son groupe a érigé depuis fin janvier une
véritable ligne Maginot contre Mittal.

 

Pour convaincre ses actionnaires (84% de son
capital est en Bourse) de ne pas céder aux avances de son prédateur, Arcelor
leur a versé un super-dividende pour 2005, leur a promis des résultats en
forte hausse à l’horizon 2008.

 

Mieux, il va leur distribuer au moins 5
milliards d’euros grâce à une offre publique de rachat massif d’actions
(OPRA) représentant près de 25% de son capital.

 

Cette OPRA doit être approuvée vendredi par les
actionnaires d’Arcelor réunis en assemblée générale extraordinaire. Si le
quorum n’est pas atteint –ce qui paraît probable– une nouvelle AGE se
réunira fin juin.

 

© AFP 2006