Sommet UE-Amérique latine : accord sur la démocratie, pas sur l’énergie

Par : Autres

 

Sommet UE-Amérique latine :
accord sur la démocratie, pas sur l’énergie

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Le président du Mexique
Vincente Fox (g) et le président de la Commission européenne José
Manuel Barroso, à Vienne, le 12 mai 2006

Quelque 60 chefs d’Etat ou de gouvernement de
l’Union européenne et d’Amérique latine et des Caraïbes (UE-ALC) ont
commencé, vendredi matin à Vienne, leur 4e sommet régulier, dominé par les
différends sur le contrôle des ressources énergétiques relancés par la
Bolivie.

 

Le secrétaire général des Nations unies Kofi
Annan, invité aux travaux, a notamment souligné le “mécontentement élevé
causé par le chômage” en Amérique latine et en Europe.

 

“Il est très important que nous travaillions à
davantage de convergence non seulement de nos intérêts mais de nos valeurs”,
comme la démocratie, l’état de droit, les droits de l’Homme et des économies
ouvertes, a déclaré de son côté le président de la Commission européenne
José Manuel Barroso.

 

Le président mexicain Vicente Fox a regretté
que des tendances comme “le populisme (…) empêchent de relever les défis
persistants” dans sa région.

 

Les pays participants doivent adopter
formellement une déclaration commune, conclue la veille par les ministres
des Affaires étrangères UE-ALC, et qui prévoit notamment “de renforcer
l’association stratégique bi-régionale” et la défense des droits de l’Homme
et de l’environnement, tout en combattant ensemble la drogue et la pauvreté.

 

Dans ce texte, les Européens reconnaissent “le
droit souverain des pays à gérer et réguler leurs ressources naturelles”,
tout en les appelant à “établir des régimes de régulation plus compatibles”
avec les règles européennes.

 

La réunion de jeudi a été marquée par une passe
d’armes autour de la nationalisation des hydrocarbures, le 1er mai en
Bolivie.

 

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Le président français
Jacques Chirac (g) salue son homologue chilienne Michelle Bachelet à
l’ouverture du sommet UE-Amérique latine, à Vienne, le 12 mai 2006

Le président Evo Morales a écarté des
indemnisations pour les compagnies pétrolières, notamment européennes. La
ministre autrichienne des Affaires étrangères Ursula Plassnik a alors jugé
“important que le gouvernement bolivien fasse la clarté sur ses intentions
et sur son comportement et qu’il rende prévisibles” ses actions.

 

Le chef de la diplomatie brésilienne Celso
Amorim s’est aussi déclaré “indigné” des accusations de M. Morales, selon
lesquelles la compagnie pétrolière Petrobras, aurait agi de façon illégale
en Bolivie. Le Brésil est le premier acheteur de gaz naturel bolivien.

 

M. Morales a rencontré les chefs d’exécutif de
plusieurs pays, dont le président français Jacques Chirac et il se rendra
dimanche et lundi à Paris, où il verra notamment le chef de la diplomatie
Philippe Douste-Blazy.

 

Les participants ont été reçus à dîner jeudi
par le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel, dont le pays assure la
présidence de l’UE pour le premier semestre.

 

Il y avait cependant un grand absent, le
président du Venezuela Hugo Chavez, qui avait préféré tenir un meeting de
tonalité socialiste et anti-impérialiste devant des sympathisants opposés au
néo-libéralisme à Vienne. M. Chavez sera samedi le grand orateur du sommet
alternatif des alter-mondialistes.

 

Le président vénézuélien a proposé que le Chili
rejoigne le projet de gazoduc géant reliant le Venezuela aux autres pays
d’Amérique du sud, au cours d’une entrevue avec son homologue chilienne
Michelle Bachelet jeudi soir.

 

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“Le Chili doit rejoindre au plus vite le projet
de gazoduc géant du Sud pour garantir aux Chiliens du gaz, de l’énergie
propre et bon marché pendant 150 ans”, a déclaré Hugo Chavez à l’issue de la
rencontre.

 

Ce projet de 6.600 km avait été initialement
conçu pour acheminer du gaz naturel des gisements vénézuéliens jusqu’en
Argentine via le Brésil.

 

Les Européens et l’Amérique centrale sont
cependant tombées d’accord jeudi au sommet de Vienne pour entamer des
négociations sur un accord de libre-échange, a-t-on appris de sources
européennes.

 

Mais, “il ne sera hélas pas possible” de
conclure un accord sur l’abolition des droits de douane avec le “Mercosur”,
le Marché commun sud-américain (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay),
secoué par des dissensions, selon Ursula Plassnik.

 

Léger incident à l’ouverture du sommet: une
militante de Greenpeace, une Argentine aux cheveux longs, en bottes noires
et bikini, a troublé la “photo de famille” des chefs d’exécutif en
brandissant une pancarte “Non à la pollution par la pâte à papier”.

 

Le prochain sommet UE-ALC aura lieu à Lima, au
Pérou, en 2008.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Gerard Cercles – Patrick Kovarik –
Daniel Garcia