Mittal prêt sous condition à augmenter son offre sur Arcelor

Par : Autres

 

Mittal prêt sous condition à
augmenter son offre sur Arcelor

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Le PDG de Mittal Steel
Lakshmi Mittal lors d’une conférence de presse, le 9 mai à Londres

Le numéro un mondial de l’acier Mittal Steel a
tenté mardi de relancer son projet d’OPA sur Arcelor en se disant prêt sous
condition à mettre plus d’argent sur la table et en obtenant le soutien de
l’un des patrons français les plus en vue, François Pinault.

 

Cette offensive de charme, déclenchée à
l’occasion de la tenue de l’assemblée générale de ses actionnaires à
Rotterdam, n’a toutefois guère ému Arcelor qui continue à rejeter les
avances de son concurrent.

 

Condition posée par Mittal pour augmenter la
valeur de son OPA: Arcelor doit accepter un rapprochement amical.

 

“Dans le cas d’une offre recommandée (par la
direction d’Arcelor, ndlr), nous serions disposés à relever la valeur de
notre offre et à faire des changements significatifs dans la gouvernance de
notre entreprise”, a annoncé Lakshmi Mittal, PDG du groupe.

 

Dans l’immédiat, faute d’avancée, une hausse de
l’offre n’est “pas envisagée pour l’instant”, a précisé l’homme d’affaires
indien.

 

Dans l’espoir de dissiper les critiques
suscitées en France en particulier par son OPA, il a aussi annoncé une
arrivée surprise à ses côtés, en proposant au poste d’administrateur
indépendant de son entreprise le fondateur français de PPR et Artemis,
François Pinault, un des hommes les plus riches et les plus influents de
France.

 

D’autres nominations de cet ordre pourraient
suivre, a-t-on indiqué dans l’entourage de Mittal.

 

Le projet d’OPA sur Arcelor, qui vise à créer
un poids lourd mondial de l’acier, avait été dévoilé fin janvier. Il
valorisait alors le groupe européen à 18,6 milliards d’euros. L’offre mixte
est à 75% en échanges de titres et à 25% en cash.

 

Depuis, le cours de l’action Mittal a
progressé, portant la valeur de son offre à un peu plus de 22 mds EUR. Mais
celui d’Arcelor a crû encore plus, ce qui met le numéro mondial de l’acier
sous pression pour s’aligner.

 

Soucieux de répondre aux critiques sur le
manque de transparence de sa gestion, Mittal a aussi proposé mardi, en cas
d’accord amiable sur une fusion, une représentation équitable à Arcelor au
sein d’un conseil d’administration élargi: six membres pour chacun et deux
indépendants.

 

Le PDG offre aussi de réduire le nombre de
droits de vote dont bénéficie actuellement sa famille, en adoptant le
principe d’un droit de vote par action, avec néanmoins un vote “double” pour
les anciens actionnaires. Le système actuel lui donne 92% des droits de
vote, et mardi, l’ensemble des points à l’agenda de l’AG a été voté à 99 ou
100% des voix.

 

Arcelor reste néanmoins de marbre. “Une fois
dissipées les fumées de Mittal, il ne reste rien de ses propositions (…)
Mittal ne veut pas modifier sa proposition de valorisation d’Arcelor, il
veut rester majoritaire au capital du groupe”, a indiqué une source proche
du sidérurgiste européen.

 

Les avances de Mittal interviennent alors que
son projet de fusion patine, notamment en raison d’un casse-tête
réglementaire, Arcelor étant coté en Bourse à Paris, Madrid, Bruxelles et
Luxembourg. Le projet d’OPA est entré dans sa quinzième semaine d’examen par
les autorités boursières des quatre places.

 

Si M. Mittal a reconnu fin avril que
l’opération était plus difficile que prévu, il a répété mardi qu’il est
“confiant” et espère le feu vert des autorités boursières “dans les
prochaines semaines” pour lancer son offre vers le milieu de la semaine
prochaine.

 

Il a dénoncé les “bâtons dans les roues” mis
par Arcelor à l’OPA, laissant entendre qu’il s’attendait à de nouvelles
attaques, et a accusé la direction de ce groupe de “ne faire aucun effort”
pour parvenir à une solution amiable.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Ben Stansall