L’Algérie a réussi à réduire sa dette extérieure de moitié en 12 ans

Par : Autres

 

L’Algérie a réussi à réduire
sa dette extérieure de moitié en 12 ans

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Le minsitre des
finances Mourad Medelci et son homologue français Thierry Breton, le
12 novembre 2005 à Alger

L’Algérie, lourdement endettée et à bout de
souffle il y a une douzaine d’années, a réussi à réduire sa dette extérieure
de plus de la moitié, grâce à la manne pétrolière et l’option “irréversible”
pour une économie de marché.

 

La dette extérieure de l’Algérie était de 15,5
milliards de dollars en février 2006, selon le ministre des Finances Mourad
Medelci, alors qu’elle se situait autour de 34 milliards de dollars en 1994.

 

Parallèlement, les réserves en devises n’ont
pas cessé d’augmenter grâce aux rentrées du pétrole passant de 17 milliards
de dollars en 2001 à plus de 43 milliards à fin 2004, plus de 46 milliards à
fin mai 2005 et 61 milliards en février 2006. Elles étaient d’un peu plus de
4 milliards en 1994.

 

En 1993, en pleine tourmente des violences
islamistes, l’Algérie avait été obligée de dévaluer sa monnaie, de
rééchelonner sa dette, essentiellement à court terme, et de réformer son
économie étatisée et obsolète sous la houlette du Fonds monétaire
international (FMI).

 

L’économie algérienne, sous le règne du parti
unique du Front de libération nationale (FLN), était entièrement sous le
monopole de l’Etat, dirigée par des décisions administratives, n’obéissant à
aucun critère économique.

 

Mais depuis 1998, elle a entrepris une
libéralisation de son économie et une privatisation à marche forcée devant
toucher près de 1.200 entreprises d’Etat.

 

Au nom d’un pragmatisme dont il avait annoncé
la couleur dès son élection pour son premier mandat en avril 1999, le
président algérien Abdelaziz Bouteflika a réaffirmé, en février 2005,
l’option “irréversible” de l’Algérie pour une économie de marché.

 

“La gestion socialiste de l’économie a fait son
temps, notre pays ayant eu à satiété son lot d’expériences qui l’ont
suffisamment renseignée sur la vitale nécessité d’un changement qui sera
certes, sans précipitation, mais qui se fera assurément sans hésitation
aucune”, a-t-il affirmé.

 

En outre, dans le cadre de sa nouvelle
politique d’ouverture sur le monde, l’Algérie a plaidé et obtenu que ses
créanciers transforment sa dette en investissements, à l’instar de la
France, son principal partenaire, qui a décidé de la convertir
“systématiquement” en contrats pour les entreprises françaises.

 

“La dette de l’Algérie envers la France sera
systématiquement transformée en contrats pour les entreprises françaises.
C’est un marché gagnant-gagnant”, avait affirmé, en septembre 2004, Nicolas
Sarkozy alors ministre des finances.

 

Le contrat de conversion avec la France a
permis de transformer en investissements un montant de 60,9 millions d’euros
affectés au financement de trois projets réalisés par Michelin
(pneumatiques), Société Générale (banque) et l’entreprise laitière Fromager
BEL, a indiqué samedi M. Medelci devant les députés de l’Assemblée
nationale.

 

Avec l’Espagne, 40 millions d’euros ont permis
la réalisation à Skikda (est algérien) d’un projet de la société ibérique
Vilar Mir, alors que 84 millions d’euros de la dette avec l’Italie devraient
permettre de financer des projets sociaux et économiques, a-t-il ajouté.

 

L’embellie financière que connaît l’Algérie ces
dernières années, a permis au président Bouteflika d’annoncer, en avril
2005, un investissement de plus de 60 milliards de dollars dans le cadre
d’un programme quinquennal (2005-2009) de “soutien à la croissance
économique”, avec notamment la construction d’un million de logements, la
réalisation de 1.200 kilomètres d’autoroutes, la modernisation et
l’extension des voies ferrées.

 

L’Algérie, sortie d’une décennie de violences
ayant fait entre 150.000 et 200.000 morts, a mis en oeuvre, en février, une
Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée par référendum
en septembre, pour mettre définitivement fin à cette violence qui demeure
encore sporadique.

 

 

© AFP 2006

Photo : Fayez Nureldine